LE COMITE REVOLUTIONNAIRE NANTAIS 1794.

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LE COMITE REVOLUTIONNAIRE NANTAIS 1794.

Comme nous l'avons vu dans l'article du 29 octobre les 94 Nantais ont vu les accusations portées contre eux réduites à néant. Ils sont donc libérés ; mais l'un d'entre eux, Phélippes-Tonjolly (Phélippes de Coatgoureden de Tronjolly) ancien président du Tribunal révolutionnaire nommé par Carrier, d'accusé s'est fait avocat et le procès des 94 se retourne contre le Comité révolutionnaire. Il faut signaler qu'au début de la procédure entamée contre le Comité jamais François-Anne Phélippes de Coatgoureden de Tronjolly dit Phélippes-Tronjolly (pardon d'insister sur le nom de ce renégat) ne citera le nom de Carrier ; c'est au fur et à mesure de la campagne menée par des Thermidoriens et par ceux qui ont des reproches à se faire, en particulier Louis Marie Fréron dans son torchon "L'orateur du peuple" et le pamphlet de Gracchus Babeuf (poussé par Fouché) que le nom de Carrier va apparaître et prendre de l'importance.

Ce Comité a été nommé par les Représentants en mission Gilles et Ruelle le 13 octobre 1793 ; en effet si Carrier a été nommé Représentant en mission par la Convention il n'est pas en exercice à Nantes mais en Vendée, son nom n'apparaît que le 30 dans les délibérations municipales. Il est donc faux de dire, ou d'écrire, que c'est lui qui a créé ce Comité d'assassins.

Il est composé de 13 membres :

Jean-Marguerite Bachelier, 43 ans, notaire public ;
Antoine-Nicolas Bologniel, 47 ans, né à Paris, horloger, demeurant à Nantes ;
Pierre Chaux, 35 ans né et demeurant à Nantes, marchand ;
Jean-François Durassier, 50 ans né et demeurant à Nantes, courtier pour le déchargement des navires venant de Saint-Domingue ;
Pierre Gallon, 42 ans, né et demeurant à Nantes ;
Jean-Jacques Goullin, 37 ans, né à Saint Domingue, demeurant à Nantes
Jean-Baptiste Joly, 50 ans né à Angerville-le-Martel, département de la Seine Inférieure, fondeur en cuivre, demeurant à Nantes 
Jean Lévêque, 34 ans, né à Mayenne, maçon, demeurant à Nantes ;
Jean-Baptiste Mainguet, 56 ans, né et demeurant à Nantes, épinglier ;
Michel Moreau dit Grandmaison, 39 ans né et demeurant à Nantes ;
Louis Naud, 38 ans, né et demeurant à Nantes, boisselier;
Jean Perrochaux, 48 ans né et demeurant à Nantes, entrepreneur de bâtiments ;
Jean Pinard, 26 ans, né à Christophe-du-Bois, département de la Vendée, demeurant à Petit Mars, département de la Loire Inférieure ».

 

Chaux, intimide et menace tous ceux qui paraissent ses concurrents, et se fait adjuger toutes les métairies de la terre de la Barossière ; il dit en parlant d'un local qui lui convenait : « Je connais le moyen de me le procurer. Je ferai arrêter le propriétaire et, pour sortir de prison il sera assez heureux de m'abandonner son terrain. »
Perrochaux, marchande froidement la liberté des citoyens. La fille Bretonville sollicite pour son père. Pour prix de sa liberté il exige le sacrifice de l’honneur de cette intéressante solliciteuse. Il demande à la citoyenne Ollemard-Dudan cinquante mille francs pour l'exempter d'être incarcérée. II saisit à la veuve Daigneau-Mallet pour soixante mille francs de tabac ; il la conduit en prison. Quelques temps après, elle recouvre sa liberté. Elle réclame sa marchandise. Perrochaux paraît s'intéresser à elle ; il l’invite à le suivre à la maison du Bon-Pasteur, et là il lui déclare qu'elle est de nouveau prisonnière. La citoyenne Ducomte est, par lui, conduite sur une galiote hollandaise où elle périt de misère.
Moreau dit Grandmaison, assassin avant la Révolution ; au Comité il maltraitait toutes les victimes qu’il incarcérait, il s'appropriait l’argenterie que l'on séquestrait; il exécutait les noyades et signait les arrêts de mort.
 
Jolly faisait les exécutions ; il s'emparait de tout ce qu'il trouvait ; bijoux, argenterie, effets précieux, tout convenait à sa rapacité ; il était le grand exécuteur ; c'était lui qui liait les malheureux condamnés à mort; il s'appropriait l'argenterie qu’on offrait en don et dirigeait les expéditions nocturnes.
Bachelier comme président, conduisait toutes les opérations du Comité ; il faisait incarcérer tout ce qui nuisait à ses intérêts ; il s'appropriait l'argenterie qu'on offrait en don, et dirigeait les expéditions nocturnes.
Bologniel conduisit jusqu'à Angers les cent trente-deux Nantais envoyés à Paris. Il leur fit éprouver les plus horribles tourments; il souffrit qu'un malheureux père eût toute une nuit le spectacle déchirant de son fils mort à ses côtés. A son retour, il força Delamarre à lui rendre un bon de vingt mille livres signé du représentant Carrier, qu'il lui avait remis avant son départ, et dont il avait touché le montant.
Naud levait et posait seul les scellés chez les particuliers incarcérés ; il faisait des visites nocturnes dans les maisons des détenus, et s'appropriait tout ce qui lui convenait.
Pinard était le grand pourvoyeur; il servait aux expéditions de la campagne ; il pillait, volait impunément, et faisait conduire chez chacun des membres du Comité ce dont ils avaient besoin pour l'usage journalier de leur maison.
Mainguet était l'instrument passif du Comité; il signait tout ce qu'on lui présentait, notamment les arrêts de mort et les noyades.
Gallon s'appropriait les huiles et les eaux-de-vie; il en a pris, sans payer, plusieurs barils chez le citoyen Plissonneau.
Durassier faisait les visites domiciliaires et exigeait des contributions. Il fit payer au citoyen Lemoine deux mille cinq cents Livres pour ne pas être incarcéré.
Lévêque était l'agent secret du Comité ; il arrêtait indistinctement avec ou sans ordres, et était toujours prêt à marcher au moindre signe des membres du Comité.
 
Et la prise de parole de Goullin va tout changer dans le procès des assassins du Comité qui va évoluer vers le procès de Carrier. Il faut insister sur ce retournement afin d'arrêter de trépigner en hurlant Carrier ! Carrier ! Carrier !
LE COMITE REVOLUTIONNAIRE NANTAIS 1794.
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