14 - 15 SEPTEMBRE 1794,, ATTAQUE ET DESTRUCTION DU CAMP DE FRéLIGNé.
LE CAMP DE FRELIGNE
Nous n’allons pas raconter ici en détails la prise par Charette du camp de Fréligné (orthographié également « Frérigné »), situé entre Touvois et Falleron (limite Loire-Atlantique et Vendée), la nuit du dimanche 14 au lundi 15 septembre 1794. Lucas de la Championnière, Crétineau-Joly, Bittard des Portes et même Wikipedia donnent de nombreux détails de cette violente et acharnée bataille opposant les 2 à 3 000 hommes de Charette aux 2 000 républicains stationnés là depuis juin et aux ordres du chef de brigade Prat.
Charette est tout d’abord mal renseigné sur les fortifications du camp. Celui-ci est de forme carrée, entouré de fossés et de pieux formant des palissades mais l’un des côtés est plus vulnérable. Le combat dans le brouillard est incertain, d’autant plus que sans le savoir, les Vendéens ont attaqué le côté le mieux défendu. Hyacinthe de la Robrie a découvert le point faible du fort et en instruit Charette. Celui-ci contourne alors Fréligné par les bois de l’Epiardière (également orthographié Les Epiardières) et non de la « Péargnière » comme l’a écrit Crétineau-Joly. C’est le début de la fin pour les républicains. Le bilan de la journée est une véritable boucherie : 1 200 morts chez les républicains et 400 chez les Vendéens. Ces chiffres sont à prendre avec précaution et certains historiens voient entre 400 et 800 républicains de tués. Côté républicain, on n'en avoue seulement 150.
Le fruit du pillage des colonnes infernales est repris et les Bleus massacrés sans pitié. Le feu est mis au camp et les blessés républicains achèvent d’y périr. Point question de ma part de cautionner ces horreurs, mais que sont-elles en regard de ce que la république avait amorcé au début de cette terrible année 1794 ? Pensait-on réellement que les Vendéens de Charette, allaient laisser impunis les crimes perpétrés l’hiver précédent au nom de prétendus droits de l’homme dont la première mission s’avéra justement de bafouer la plus élémentaire des règles entre humains civilisés ? Cette cuisante défaite amènera l'évacuation du cantonnement de Saint-Christophe-du-Ligneron à Challans.
De nos jours, on notera à Fréligné la célèbre chapelle des XIIème et XIIIème siècle, bâtie par deux capitaines anglais miraculés d’un naufrage. L’humble chapelle aurait été prison, écurie puis cuisine avant d’être incendiée en 1793.
Une chose à noter toutefois : L’immense baptistère que l’on peut apercevoir à droite, près de l’entrée, provient de l’abbaye du Val-de-Morière, autre lieu bien connu dans l'histoire de Charette.
Nous n’avons à ce jour aucun plan précis du camp de Fréligné. Nous savons en revanche qu'il n'aurait disposé que de trois côté entourés de fossés. Ceux-ci étant profonds de cinq pieds et larges de huit, soit respectivement
La genèse des camps
Après l'échec du plan de Turreau et l'avènement de Vimeux à sa succession, il est décidé la construction de quatorze camps destinés à enserrer la Vendée dans un mouvement de striction progressif. Ces camps sont établis de la manière suivante par Vimeux :
Côté nord, la Loire sert à elle seule de défense naturelle.
Nous reviendrons prochainement sur ces camps dans La Revue du SCB, en attendant qu'un jour, si la santé de votre serviteur le permet, sorte un ouvrage assez monumental commencé il y a trois ans déjà...
Notre Dame de Fréligné, honorée par un grand pèlerinage.
Illustrations du Souvenir Chouan de Bretagne, clichés pris le dimanche 15 septembre 2024