25 JUIN 1804, PARIS, MORT DE GEORGES CADOUDAL ET DE SES COMPAGNONS
Place de Grève (actuelle place de l'Hôtel de Ville) il y a 220 ans, à 11 H 35 la première tête tombe sous le couperet de la guillotine. La dernière tombera 27 minutes plus tard ; douze exécutions en 27 minutes !
Si le Grand juge avait prononcé la condamnation à mort pour 20 des 47 accusés (27 étant soit acquittés soit condamnés à des peines de prison) les familles déployèrent une intense activité auprès de Joachim Murat ou des sœurs de Napoléon, de Joséphine voire auprès de son mari le tout nouvel empereur Napoléon pour obtenir la grâce de condamnés.
Finalement huit seront graciés et condamnés à la prison : Armand-François Polignac, Jules-Armand Polignac, Charles-François de Rivière, Athanase Bouvet de Lozier, Abraham-Charles d’Hozier, François-Louis Russilion, Etienne-François Rochelle, Charles d'Hozier.
Même Georges bénéficiera d'une proposition de grâce de l'Empereur lui-même par l'intermédiaire du Ministre de la police, Réal (Fouché étant momentanément en disgrâce). Cadoudal demandera à Réal si cette grâce concerne aussi ses compagnons d'infortune. A sa réponse négative Georges s'exclamera "Ah ! le bougre, non content de me couper la tête il voudrait encore me déshonorer !"
Aujourd'hui, il y a 220 ans, sont montés à l'échafaud : Georges Cadoudal 33 ans ; Jean Mérille, du Mans, 28 ans ; Jean Lelan (ou Le Lan), de Kervignac Morbihan, 32 ans ; Jean Victor Deville, de Rouen, 32 ans, Pierre-Jean Cadudal, de Brec'h, cousin de Georges, 40 ans : Michel Roger, de Toul, 33 ans ; Louis Picot, de Josselin, 28 ans ; Louis Ducorps, de Saint Priat (Eure & Loir) 49 ans ; Guillaume Lemercier (ou Le Mercier), de Bignan, 25 ans ; Louis-Gabriel Burban, de Questembert, 30 ans ; Aimé-Augustin Joyaut, du Grand-Fougeray, 26 ans, Jean-Baptiste Coster (ou Cosquer) dit Saint Victor, d'Epinal, Vosges, 33 ans.
L'ordre des exécutions est discuté ; l'abbé Pierre Grayo de Kéravenan, aumônier de Georges, dans ses mémoires le dit en premier ; le bourreau Sanson le dit dernier s'écriant "mes amis je vous rejoins, Vive le Roi, Vive le Roi, Vive le Roi". Si donc son dernier cri est "mes amis je vous rejoins" c'est qu'ils sont partis avant lui. D'autre part Sanson écrit qu'il a du attendre un suaire car il n'y en avait que onze. Georges avait demandé à Réal d'être exécuté en premier ce qui lui fut refusé. Il y a aussi le fait que le corps de Georges fut récupéré par le Docteur Dominique Larrey et après diverses opérations utilisa son squelette pour ses cours d'anatomie à l'hôpital de l'Hôtel Dieu (à côté de Notre Dame). S'il avait été le premier exécuté il aurait été mis dans une malle en osier et inhumé dans le cimetière Sainte Marguerite comme ses Chouans. Et serait maintenant dans les tas d'ossements des Catacombes après la désaffection commencée en 1806.
Enfin si certains s'irritent de la façon dont son cadavre a été traité par Dominique Larrey on peut aussi remercier celui-ci ; grâce à lui Georges Cadoudal repose dans son village natal ! Ce qui n'est pas le cas de beaucoup de Chouans.
Ne pas terminer cet article sans remercier chaleureusement Marc F D'E qui ce matin, à l'heure de ces douze exécutions, a déposé une gerbe place de l'Hôtel de Ville, à l'endroit où se dressait la guillotine le 25 juin 1804. Nous y avions installé, sur ce même platane, une affiche plastifiée en 2004. Merci Marc !