16 OCTOBRE 1793, " UN CRIME PIS QU'UN REGICIDE" !

Publié le par culture

16 OCTOBRE 1793, " UN CRIME PIS QU'UN REGICIDE" !16 OCTOBRE 1793, " UN CRIME PIS QU'UN REGICIDE" !

C'est l'Empereur déchu, exilé sur l'île de Sainte Hélène, qui fera cette déclaration au comte de Mollien : "Si ce n'est pas un sujet de remords, ce doit être au moins un bien grand sujet de regret pour tous les cœurs français que le crime commis dans la personne de cette malheureuse reine. Il y a une grande différence entre cette mort et celle de Louis XVI, quoique, certes, il ne méritât pas son malheur. Telle est la condition des rois, leur vie appartient à tout le monde ; il n'y a qu'eux seuls qui ne peuvent pas en disposer ; un assassinat, une conspiration, un coup de canon, ce sont là leurs chances ; une femme qui n'avait rien que des honneurs sans pouvoir, une princesse étrangère, le plus sacré des otages, la trainer d'un trône à l'échafaud à travers tous les genres d'outrages! Il y a là quelque chose de pis encore que le régicide !".

A quatre du matin se tient la dernière séance de la sinistre tragédie qu'a été le pseudo procès de Marie-Antoinette, reine de France. Elle est la victime politique d'une période trouble dont son neveu François II d'Autriche est en guerre avec la république qui a imposé sa dictature politique le 21 septembre 1792.

L'ignominie cruelle de ses accusateurs leur fera même refuser le verre d'eau qu'elle demandait.

De l’Instruction préalable de ce pseudo procès trois chefs d'accusation ont été retenus :

- D'avoir épuisé le trésor national

- D'avoir entretenu des intelligences et des correspondances avec l'ennemi,

- D'avoir tramé des conspirations contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État.

Quatre questions sont posées aux jurés :

- Est-il constant qu’il ait existé des manœuvres et des intelligences avec les puissances étrangères et autres ennemis extérieurs de la République, lesdites manœuvres et des intelligences tendant à leur fournir des secours en argent, à leur donner l’entrée du territoire français et à leur faciliter le progrès de leurs armes ?

- Marie-Antoinette d’Autriche est-elle convaincue d’avoir coopéré à ces manœuvres et d’avoir entretenu ces intelligences ?

- Est-il constant qu’il ait existé un complot et une conspiration tendant à allumer la guerre civile à l’intérieur de la République ?

- Marie-Antoinette est-elle convaincue d’avoir participé à ce complot et à cette conspiration ? 

Aux quatre questions la réponse des jurés est "Oui". Aucune preuve tangibles de ces accusations n' a été apportée. L'accusation d'inceste contre son propre fils portée par le haineux Hébert a été repoussée ; il ne reste que la haine de Fouquier ayant traité "l'accusée" de "fléau et sangsue des Français. Un dossier vide ; elle est bien une victime politique alors qu'elle avait apporté ses réponses contradictoires lors de l'Instruction.

Le médecin Souberbielle, robespierriste et ami de Robespierre (qu'il trahira le 26 juillet 1795) fait partie des jurés ; il confiera à ses collègues que "La Capet" souffrant de nombreuses pertes de sang (ménorragies) est condamnée médicalement à court terme. Pure allégation la femme souffrant de l'ignoble pression depuis des mois, de la mort de son royal époux, d'avoir été séparée des siens toutes choses qui entraînent, chez une femme de grandes anomalies au niveau du petit bassin. En quelque sorte une exécution bienfaitrice ? Certains auront l'audace de l'avancer !

Elle rédige une lettre pour sa belle-sœur, Madame Élisabeth, qui n'en aura jamais connaissance. Cette lettre, déposée aux Archives nationales, révèle sa totale abnégation, son pardon à ses accusateurs et son amour pour ses enfants et sa belle-sœur et le pardon de ceux qu'elle aurait involontairement blessés.

A midi et quart, ce 16 octobre, il y a exactement 230 ans, tout est consommé. Elle a impressionné ses bourreaux "justiciers" par sa dignité, sa personnalité, sa résignation et son courage.

Inhumée dans le "charnier" de la Madeleine Marie-Antoinette en sera exhumée le 18 janvier 1815 et inhumée avec Louis XVI dans la basilique Saint Denis le 21 janvier. L'orant de son tombeau est de la main du même sculpteur qui a réalisé les sculptures du mausolée de La Chartreuse à Brec'h, Pierre Petitot.

Ce"procès" fait aussi partie de ce que certains appellent les "valeurs de la république" !

Comme chaque année notre fidèle Marc a déposé un bouquet de fleurs de lys ; nous l'en remercions vivement.

 

 

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