14 OCTOBRE 1793, LE PROCES INIQUE DE MARIE-ANTOINETTE.

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14 OCTOBRE 1793, LE PROCES INIQUE DE MARIE-ANTOINETTE.

Il y a 230 ans, à 8 H 30, s'ouvre le "Procès" (guillemets de rigueur) de Marie-Antoinette de Lorraine d'Autriche,  veuve de Louis XVI exécuté à l'issue d'un "procès" indigne organisé par la Convention qui s'était auto-érigée en juge. Celle qui n'est plus Reine de France est jugée par le Tribunal révolutionnaire fondé le 10 mars 1793 sur proposition de Danton (qui en fera les frais), Lindet qui passera à travers les mailles de la Terreur, Levasseur (le boucher de Sedan) qui lui aussi échappera à la répression en votant en juillet 1794 contre Robespierre, dont il était l'ami. C'est un tribunal d'exception qui juge sans appel ni cassation. Un système que l'on retrouve chez les démocrates soviétiques et nazis au XXème siècle.

Ce "tribunal" est présidé par Martial Herman ; l'Accusateur public est Fouquier-Tinville,Vice-présidents Scellier et Coffinhal (qui, ironie de l'Histoire, finiront leur existence misérable sous le couperet de la guillotine sur décision dudit tribunal).

Aux yeux des Archives du Ministère de la Justice le dossier est vide ; Marie-Antoinette est accusée lors de l'Instruction :

-D'avoir dilapidé les finances de la France en versant des millions à l'empereur d'Autriche.

Marie-Antoinette s'exprimant à la troisième personne " Elle sait que l'on s'est servi de ce moyen contre elle ; elle aimait trop son époux pour dilapider l'argent de son pays ; que son frère n'avait pas besoin de l'argent de la France et que par les mêmes principes qui l'attachaient à la France elle ne le lui aurait pas donné".

- Lorsqu'il est question de savoir si Louis Capet sanctionnerait ou opposerait son véto aux décrets concernant les Émigrés, les prêtres réfractaires et fanatiques ce n'est pas elle qui a déterminé Capet à apposer son véto à ces décrets ?

- "Que son époux n'avait pas besoin qu'on le pressât pour faire ce qu'il croyait  de son devoir ; qu'elle n'était point du Conseil ; que ce n'est que là que ces sortes d'affaires se traitaient et se décidaient".

- "C'est vous qui avez appris à Louis Capet cet art de profonde dissimulation avec laquelle il a trompé trop longtemps le bon peuple français, qui ne se doutait pas qu'on pût porter à un tel degré la scélératesse et la perfidie ?".

"Oui le peuple a été trompé ; il l'a été cruellement, mais ce n'est ni par son mari, ni par elle".

- "Vous n'avez jamais cessé un moment de vouloir détruire la liberté ; vous vouliez à quelque prix que ce fût remonter au trône sur les cadavres des patriotes ?".

"Qu'ils n'avaient pas besoin de remonter sur le trône, qu'ils y étaient ; qu'ils n'ont jamais désiré que le bonheur de la France, qu'elle fut heureuse ; mais qu'elle le soit, ils seront toujours contents".

Ses avocats sont Claude Chauveau-Lagarde, 37 ans, et Guillaume Tronson-Ducoudray, 43 ans. Courageux ils n'ont eu accès au fatras d'écrits que trop peu de temps avant l'Instruction et n'ont pas pu élaborer une plaidoirie point par point ; ils soulignent quand même l'inexistence de preuves des accusations.

La reine est très affaiblie physiquement, moralement et psychiquement ; on le serait à moins depuis l'enferment au Temple, l'exécution de son époux, la séparation de son fils le 13 juillet 1793 et enfin son emprisonnement, totalement isolée, à la Conciergerie le 2 août. Il va lui falloir une sacrée force pour tenir durant les deux jours de cet inique procès où les coups les plus insultants lui seront portés y opposant sa très grande dignité qui en imposera à ses bourreaux "juges".

Ce 14 octobre 1793 c'est depuis le 12 la poursuite des profanations des tombeaux de Saint Denis avec la violation du tombeau de Louis XIV mis dans une fosse. Il faut rappeler, une nouvelle fois, que c'est l'ignoble Barère qui est l'instigateur de ces profanations.

Le 12 octobre François-Athanase Charette de La Contrie a, avec ses Paydrets, pris l'île de Noirmoutier.

 

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