ASSEMBLEE GENERALE DU SOUVENIR CHOUAN DE BRETAGNE, 2 JUILLET 2022
Notre assemblée générale s’est tenue, comme prévu, à Limerzel où nous nous réunissions dans l’excellent restaurant « L’auberge Limerzelaize » tenue, grandement tenue, depuis 22 ans par Jacques Lethue et sa charmante épouse.
L’assemblée s’est réunie à partir de 10 H 45 ; si nous n’étions pas nombreux (18) les nombreux pouvoirs ont donné le quorum pour cette Assemblée générale et les diverses questions inscrites dans l’ordre du jour. Rapport moral du président et bilan comptable présenté par la trésorière reçurent le quitus de l’assemblée. A 12 h sans aucune question de la part des membres présents le président levait la séance. La secrétaire a vendu les lampes électriques frappées du sigle de notre Association, qui sont toutes parties, une nouvelle commande est en cours, ainsi que quelques parapluies ; mais comme Sainte Claire veille toujours sur nos réunions, grâce aux prières des Sœurs Clarisses de Nantes, ces parapluies eurent peu de succès. Il m’en reste trente (sur 80).
Comme nous avions de l’avance dans l’horaire nous sommes allés voir le tableau qui fut installé par les paroissiens pour honorer la mémoire de l’abbé Julien Minier en janvier 1994 pour le 200ème anniversaire de son exécution à Lorient. L’abbé Julien Minier, vicaire réfractaire de Limerzel, guillotiné à l'âge de 32 ans, était sur la liste des 26 prêtres et religieux, martyrs de la révolution, proposée au Vatican pour leur béatification comme Confesseurs de la foi ; nous savons qu’il n’y a que Pierre-René Rogue qui passa l’examen avec succès ! Proclamé Bienheureux le 10 mai 1934 - Martyr de l'Eucharistie - son procès en canonisation est en panne.
Après quelques exposés sur l’architecture de style néogothique de l’église reconstruite inaugurée en 1891 et du climat politique de l’époque nous sommes revenus à l’auberge pour de substantifiques nourritures.
Les trois plats comblèrent les participants et un administrateur proposa même que nous revenions pour une autre Assemblée générale dans le même lieu ; la proposition fut retenue.
Chacun regagna son véhicule pour rejoindre le Clos Minier où se dresse encore fièrement le chêne dont le creux servait de refuge à l’abbé lorsqu’il était poursuivi pour ses activités sacerdotales entre plusieurs maisons amies.
Nous reprenons nos voitures afin d‘aller visiter l’église Notre Dame de la Tronchaye à Rochefort en terre où fut baptisé, le jour de sa naissance le 15 juillet 1761 (et non 1757), l’abbé Julien Minier ; impossible de stationner. Nous repartons alors pour le manoir de Trégouët en Béganne chez Monsieur Hubert de Lambilly qui m’a prévenu qu’il serait absent mais nous laissait l’accès libre. Nous allons chez les Sécillon dont la maîtresse des lieux était la tante de Louis-Charles de Sol de Grisolles.
Présentation du lieu qui fut un des quartiers généraux de Louis-Charles de Sol de Grisolles responsable Chouan du secteur après la mort de Sébastien de Silz tué par les Bleus lors d'un accrochage à Grand Champ le 29 mai 1795. Les uns et les autres s'extasient devant la demeure qui est belle, certes. Je rappelle alors que ce bâtiment que nous voyons était à l'époque les communs ; le manoir historique a disparu en 1944. En face, de l'autre côté de la Vilaine se trouvait le haut de la "Poche de Saint Nazaire". tenue par la Wehrmacht et son artillerie Des éléments de l'armée Patton épaulés de FFI FTP installés sur Trégouët tirent deux ou trois obus sur les Allemands qui répliquent et en quelques coups au but le manoir du XVIIIème part en fumée et disparaît.. Le père du propriétaire actuel fera le choix de restaurer les communs en y incluant des éléments récupérés sur le manoir détruit ; linteaux, chiens assis, pierres armoriées etc. qui anoblissent les communs. (voir La Revue du SCB)..
Nous reprenons nos montures et partons pour Le Vau de Quip où nous sommes attendus par les propriétaires qui sont venus, exprès, de Paris pour nous recevoir (ce qui est d'autant plus décevant que nous n'ayons "été" que 18 !).
Le maître des lieux est, à lui seul, un résumé, une personnalisation de ceux dont nous honorons la mémoire. Il est l'arrière, arrière, arrière petit-fils de Pierre Gouffier de Boisy vainqueur de Vihiers en juillet 1793, fusillé à Noirmoutier le 8 ou 9 janvier 1794 près de son ami Maurice Gigost d'Elbée qu'il avait accueilli dans son manoir de Landebaudière alors qu'il avait été grièvement blessé lors de la bataille de Fontenay le Comte et qu'il avait évacué après la défaite de Chollet vers Noirmoutier secteur tranquille. Hélas l'Île est reprise par les Bleus le 3 janvier 1794.. Il est le descendant de René-Claude Jérôme de Talhouët- Grationnaye blessé grièvement sur le champ de bataille de Sainte Barbe le 16 juillet 1795 et massacré sur place. Il est aussi arrière, arrière, arrière petit neveu de Bernard-Marie Jouan de Kervénaoaël fusillé sur le port d'Orange le 30 juillet 1795. (article pus complet dans La Revue).
Notre hôte et son aimable épouse, après un bel exposé sur Louise du Bot du Grégo, nous ont fait visiter le rez-de-chaussée de leur belle maison du XVème siècle et des travaux considérables qu'ils ont menés pour remettre cette maison dans son Histoire, en effet la salle à manger actuelle était une étable; d''un côté les bestiaux et derrière une cloison les vachers. La superbe cheminée murée et le manteau caché sous une couche de plâtre. Nos hôtes nous ont offert rafraîchissements et nourritures. (Voir La Revue du Souvenir Chouan de Bretagne en particulier à propos de Louise). Dans son SMS notre hôte m'écrit combien il a été ravi de nous accueillir, un groupe très sympathique et nous adresse un grand merci pour ce somptueux bouquet offert à ma femme. Bien à vous.
Une très belle journée ; ceux qui ne sont pas venus ont raté quelque chose !