10 JUILLET 1792, REVOLTE A FOUESNANT, ALAIN NEDELEC
Alain Nédélec (et non Nedellec) est né et baptisé, par l'abbé G. Lélias recteur, le 4 mars 1758 à Pleuven (Finistère), dans le pays de Fouesnant, proche de Quimper. Il est le fils de Alain Nédélec, cultivateur, et de Françoise Mahuec.
Il épouse, le 27 novembre 1781 à Fouesnant, Catherine Caradec fille d'un cultivateur aisé du bourg.. La bénédiction nuptiale leur est donnée par l'abbé R. Grascaur (ou Grascour) Curé. Alain est âgé de 23 ans et demi. Ils s'installent au village de Cosquer ; cinq enfants, 4 filles et un garçon, naîtront de leur union.
Apprécié par ses contemporains il est élu juge de paix pour le canton de Fouesnant le 21 décembre 1790. L'élection est entérinée par l'Assemblée législative mais Alain Nédélec veut la signature de Louis XVI pour lui seule autorité légitime. Le district de Quimper ne l'entend pas de cette oreille et le condamne à une amende qu'il refuse de payer. Le tribunal de Quimper envoie alors, en juin 1791, un huissier pour effectuer sur ses biens une saisie du montant de ladite amende. Son Beau-père, Tanguy Caradec, cultivateur très aisé et respecté, lève un grand nombre de paysans pour s'y opposer. Le greffier retourne, penaud, au tribunal et explique que ce rassemblement l'a empêché de remplir son office.
Obstiné le même huissier revient en juillet escorté de quatre gendarmes mais là ce sont des dizaines de paysans qui prennent la défense d'Alain Nédélec. Retour à Quimper pour un compte-rendu de ce nouvel échec. Le tribunal décide alors de l'envoi de 250 soldats pour arrêter les contrevenants dont Nédélec et son beau-père. Alain arrive à s'échapper ; Tanguy Caradec est fait prisonnier ainsi que quelques autres personnes.
Ils seront amnistiés en septembre 1791. Un autre juge de paix est élu mais l'élection est perturbée. Pendant ce temps Alain Nédélec fait l'achat de fusils et de poudre afin d'équiper les Révoltés (précurseurs des Chouans).
Le 8 juillet 1792 nouvel appel au soulèvement ; Nédélec appelle au rassemblement près de la chapelle Notre Dame des neiges de Kerbader. Ils seront plusieurs centaines dont certains seront armés.
10 JUILLET 1792, les autorités de Quimper décident de frapper un grand coup et envoient 150 Gardes nationaux accompagnés de 16 gendarmes et d'une pièce de canon ; les révoltés on tendu une embuscade, version contredite par le sergent major Jézéquel des Gardes nationaux qui, selon lui, seraient arrivés dans Fouesnant persuadant les Révoltés de déposer les armes.
Alain Nédélec aurait alors tué un Garde qui l'insultait mais il arrive à s'enfuir ainsi que Tanguy Caradec et une dizaine de révoltés. Ceux-ci seront repris cinq mois plus tard et ramenés à Quimper comme le rappelle le tableau peint par Jules Girardet en 1886-1887. On peut remarquer Tanguy Caradec avec ses cheveux grisonnants et à son côté Alain Nédélec portant un baudrier blanc.