ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DANS LE PAYS DU MENE

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DANS LE PAYS DU MENE

L'Assemblée générale du Souvenir Chouan de Bretagne s'est tenue, samedi 3  juillet, à l'auberge "Le Cadran Solaire" , le Bas du bois à Gomené dans les Côtes du Nord ; appellation ancienne qui rime mieux avec cette terre de Chouannerie, pays du lin et de familles sinon riches du moins aisées non par leur profits mais par leur travail. Les familles Legris du Val (ou Legris Duval ou Le Gris duval ou Du Val Legris selon les archives et les registres paroissiaux) de Saint Gilles du Mené,  de Le Quillio et Carfort en font partie. Ainsi que les familles apparentées telles que les Ollitrault de Kermarec, Ollitraut de Keryvalan, Le Texier. Voir La Revue du Souvenir Chouan de Bretagne N° 49 de juin 2020.

Cette maison fut reprise par les enfants à la mort de leurs parents; de l'ensemble des bâtiments dont une ferme qui était venue s'accoler au manoir ils firent, il y a 21 ans, une auberge et aménagèrent des chambres d'hôtes. Ils donnèrent à leur création le nom du "Cadran solaire" qui est installé sur la façade de l'ancien manoir portant la date de 1718, celle à laquelle l'abbé Lorfeuvre en fit les plans. Le manoir porte la date de 1724, celle de son achèvement.

Je n'ai pas trouvé qui est cet abbé Lorfeuvre, prêtre. Le recteur de Gomené, paroisse relevant du diocèse de Saint Malo à cette époque, était l'abbé Mathurin Le Douarain. En 1824 le recteur  sera un nommé Riffel. En 1790 c'est un abbé Mathurin Lorfeuvre qui sera vicaire et maire de la paroisse voisine de Ménéac paroisse très chouanne. Le successeur de l'abbé Lorfeuvre à la mairie, le notaire Nicolas Pichot, et sa municipalité seront convoqués au directoire du Morbihan pour leur attitude contrerévolutionnaire ; ils mettaient la pression sur le prêtre constitutionnel pour qu'il inscrive sur son registre d'état-civil  le nom des baptisés par les prêtres réfractaires fortement actifs dans le secteur. Il finit par démissionner et partir. Les prêtres réfractaires furent alors appelés officiellement par la municipalité à reprendre leur poste dans la paroisse.L'abbé Le Mée, réfractaire, sera intercepté en 1799 et envoyé à la forteresse de Saint Martin de Ré d'où il sera libéré en avril 1800. A noter que la population de Ménéac a perdu 450 habitants entre 1793 et 1800. Elle est restée stable pendant la même période à Gomené. De 1815 à 1830 le maire de Ménéac est François Fortuné du Plessis-Mauron marquis de Grénédan, royaliste légitimiste ; il refuse de prêter serment à Louis-Philippe et démissionne en septembre 1830. Il avait déjà vigoureusement combattu le ministère de Joseph de Villèle sous Louis XVIII.

Nous étions 17 pour cette assemblée générale ; j'ai failli faire une inversion de chiffres pour sacrifier à la mode de certains comme dans une certaine maison d'édition où l'on ne prend que des auteurs ne permettant une diffusion "que" de deux mille exemplaires, où telle association qui a plus de deux cents personnes à ses assemblées.

Le président a fait son rapport moral et le bilan comptable a été approuvé par l'assemblée ; la situation financière du Souvenir Chouan de Bretagne est très saine et lui permet de suppléer aux difficultés de certains adhérents et d'envisager quelques dépenses de qualité.

Cette auberge est entourée de prairies ; comme je le faisais remarquer il y a dans un champ deux membres du gouvernement, qui auraient pu faire le titre d'une nouvelle de Charles de Perrault, lesquels suivis d'un troupeau de moutons. A l'image de la république actuelle.

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La Revue de juin est présentée et remise. Monseigneur Darboy est en couverture pour ce 150ème anniversaire de la Commune de Paris ; après un article consacré aux victimes religieuses oubliées du Consulat, et en particulier à l'abbé Piclet ancien curé de Locronan libéré de prison après l'accident survenu à Robespierre. Il sera arrêté à Douarnenez où il pensait pouvoir célébrer librement la messe. Il sera déporté à la forteresse de Saint Martin de Ré où il mourra de mauvais traitements.

Suit un article : De l'Eglise sous la terreur révolutionnaire à l'Eglise sous la terreur sanitaire dont j'attends avec impatience les réactions de certains évêques. Ce sont les faits, et rien que les faits contre les catholiques depuis 1789 en passant par le Directoire, La Commune de Paris en 1871 et les otages assassinés,  1905, l'après 14-18, jusqu'à l'attaque de 300 personnes qui processionnaient dans les rues de Paris en mémoire des victimes de mai 1871 ;  sans oublier la période dit coronavirale, les églises fermées, les sacrements malmenés, la communion encadrée, certains évêques critiquant même les actes de  résistance de catholiques "irresponsables".

Tanneguy Lehideux prend la plume pour deux articles rappelant que pour certains "L'humanité consiste à exterminer ses ennemis" le second rappelant pourquoi Charles X en a eu assez des rezzous sur les rivages de France venus de la Berbérie :"Un Chouan libéra l'Europe des pirates barbaresques". Information qui "remet les pendules à l'heure". Enfin un article d'Alain Le Gall consacré à un élément de la chambre de Louise du Bot du Grégo : sa cheminée témoin muet de ses turpitudes et dont Alain nous avait montré des éléments lors de notre Conseil  d'Administration.

Chacun reçut ensuite un stylo à la marque du Souvenir Chouan de Bretagne.

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Après une photo de notre groupe, qui sera envoyée à chacun des participants, nous sommes passés à table pour, après le hors d'oeuvre généreux, déguster un cochon de lait cuit au four à bois ; délicieux. Il n'est rien resté. En chacun de nous sommeillait un Obélix ! Dessert, café, d'excellents vins et des discussions passionnées qui ont obligé le Président à taper dans ses mains pour se lever de table. Le seul reproche à faire: un service un peu lent qui aurait pu conforter le discours d'un adhérent qui trouvait que nous passions trop de temps à table et pour cela n'est pas venu. Oubliant que l'an dernier il avait fallu insister pour qu'il quitte la table.

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Après un passage à Loudéac, pour évoquer Pierre Mercier La Vendée à l'endroit où son corps fut jeté et enfin enterré trois jours plus tard, devant la chapelle Notre Dame, nous sommes partis à La Fontaine aux Anges. Là, devant l'ancienne grange dont restent quelques vestiges, fut évoqué le souvenir de ce grand combattant, ami de Georges Cadoudal, abattu alors qu'il fuyait les Bleus à ses trousses.

Nous avons terminé notre balade à Le Quillio où j'ai été heureux de faire enfin connaître ce joli bourg et sa très belle église gardant, comme dans un écrin, les superbes boiseries que Jean-Marie Legris Duval, frère du Chouan,  racheta aux rares moines de l'abbaye de Bon Repos qui furent ainsi sauvées de la destruction de ladite abbaye par les révolutionnaires. Non seulement les boiseries mais aussi deux confessionnaux, le Maître autel et le superbe lutrin en chêne doré, l'Aigle de Saint Jean  l’Évangéliste.

Nous avons quitté l'église de Le Quillio après avoir remercié Sainte Claire et ses sœurs Clarisses de Nantes pour le beau temps donné pour cette journée en remerciant la Sainte Vierge en chantant le Salve Regina pour la France et la Bretagne.

 

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Notre journée s'est achevée avec le traditionnel cidre de l'amitié et ses galettes bretonnes.

Une très belle journée, aux dires de tous, avec l'évocation de l'Histoire et la balade en des lieux peu ou pas connus.

Merci à tous les présents qui n'ont pas eu peur des kilomètres et qui ont connu une chaleureuse ambiance, en toute simplicité.

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