MADAME de SEVIGNE ET LE CONFINEMENT, déjà en 1687 !

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MADAME de SEVIGNE ET LE CONFINEMENT, déjà en 1687 !

En des circonstances similaires à ce que nous vivons, voici ce que Madame de Sévigné écrivait à sa fille Pauline de Grignan :

 

Jeudi, le 30ème d'avril de 1687

Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris ! Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec.

Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.

 Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer.

Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.

Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.

Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».

Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. Tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,

 

Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline.

 

Texte joliment rédigé et qui nous montre déjà les inconvénients des épidémies avec son cortège de privations de liberté que nous subissons maintenant en France.

 

Néanmoins ce texte appelle quelques remarques :

- déjà l’introduction nous parle de la fille de la marquise, Pauline, alors que Françoise est le prénom de la fille et Pauline est la petite-fille. Ce qui met la puce à l'oreille,

-1687 il n’y a pas eu d’épidémie de peste en France. Quelques foyers localisés à Reims en 1668.

- Mazarin est décédé en 1661.

- François Vatel s’est suicidé en 1671,

- La pièce « Le menteur » de Corneille a été créée en 1644 et Corneille est décédé en 1684,

- Par contre il est possible, sinon certain, qu’elle ait fréquenté madame de La Fayette qui était elle-même Femme de Lettres (La princesse de Clèves) et sa parente.

 

C’est donc un pastiche, joliment troussé mais pastiche quand même.

Il était intéressant de le connaître et je pense que certains ont été bernés comme je faillis l’être. Cette information m’a été communiquée par une personne de confiance qui l’avait elle-même reçue d’une autre personne ; heureusement je vérifie toujours mes informations.  

Fake new comme on dit en Breton mais sympathique et bien rédigé !

 

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