QUAND OUEST-FRANCE REVISITE L'HISTOIRE......
Ouest-France a passé récemment un article, le 14 août dernier, sur la réception de membres de la famille de Charette à la mairie de Saint Lumine de Coutais afin de voir le portrait réalisé du vivant de François-Athanase Charette de La Contrie (qui est leur ancêtre collatéral puisqu'il n'a pas eu de descendance officielle).
En effet ce tableau, de la fin XVIIIè réalisé du vivant du Chef Brito-vendéen, avait été donné par Marie-Anne, sa sœur, à l’abbé Chevallier, curé de Saint Lumine, réfractaire, aumônier des Maraîchins durant la guerre contrerévolutionnaire mais s’étant éloigné après l’affaire de Machecoul (11 mars 1793).
Lors du départ du dernier prêtre résidant, ce tableau qui était accroché au presbytère fut amené à la mairie par le nouveau maire, Monsieur Yannick Rabillé qui l’accrocha derrière lui au dessus de son bureau !
On peut noter dans l’article du journaliste, qui se termine sur des documents liés à l’activité de l’abbé comme député du Tiers-Etat ( avril 1789 – novembre 1789) cette petite phrase un tantinet venimeuse ou sotte ou liée à une connaissance de l’Histoire très succincte : « …des documents inestimables sur la période révolutionnaire vue par un ecclésiastique de l’Ouest et sur l’histoire religieuse […/…] L’ironie de la situation étant que le travail d’un élu de la république soit patronné par la représentation d’un détracteur de la révolution ».
Le rédacteur a du se prendre les pieds dans les archives en effet :
- L’abbé est député des Etats-Généraux sous la royauté, sous la mandature de l’Assemblée Constituante.
- La république n’apparaît que dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792 avec non pas une proclamation assourdissante mais par cette simple phrase : « La royauté est abolie en France, dorénavant les documents seront datés de l’An I de la république ».
Sans tambour ni trompette.
- L’abbé Chevallier n’a été élu de son pays de Retz que de avril à novembre 1789 ; il n’est pas détracteur mais se sent concerné par la rédaction des Cahiers de doléances voulus par Louis XVI ; il n’est en rien question d’une action malveillante mais salutaire et non adversaire d’un système politique.
Quant on lit de telles âneries on ne peut que ne pas être surpris par la publication aux Editions Ouest-France d’ouvrage comme celui de Nathalie Meyer-Sablé sur la Chouannerie et les guerres de Vendée qui est un festival de bourdes entr’autres celle-ci que j’aime bien mais qui souligne la force physique de Georges Cadoudal « exécuté le 12 juin » 4 pages plus loin « fusillé le 15 juin 1804 ». C’est sans doute parce qu’il bougeait encore qu’on le guillotina le 25 juin ?
A propos de Monsieur Rabillé une anecdote qui s’est passée en 1996. Pour le deux centième anniversaire de l’exécution du Chevalier place Viarmes le Comité Célébration Charette avait organisé des manifestations d’un certain lustre le samedi 30 mars. La messe était célébrée à l’église Saint Similien à 15 H (messe en rouge car messe anticipée des Rameaux, certainement la première fois aussi qu’une messe pour Charette était célébrée avec la couleur des martyrs !). J’avais demandé à Monsieur Rabillé d’amener les vases sacrés de l’abbé Chevallier. Il nous fallait l’autorisation du Conservateur des objets d’art sacré fort réticent. A 14 H je le décidai enfin, téléphonai à Monsieur Rabillé que nous avions l’accord pour qu’il amène le calice et la patène historiques. J’envoyai un fax à mon assureur pour ces objets d’orfèvrerie comme convenu avec le Conservateur. Le temps d’arriver la messe commençait avec quelques minutes de retard. La cérémonie se poursuivant ensuite sur le lieu de l’exécution du 29 mars 1796
Le 1er avril mon assureur fut étonné de recevoir un Fax dans lequel je lui expliquais l'annulation de mon fax du samedi 30 mars et que ce n'était pas un Poisson d'Avril !