NUIT DU 25 AU 26 AOÛT 1798, ENCORE UN PRÊTRE VICTIME DU DIRECTOIRE

Publié le par culture

NUIT DU 25 AU 26 AOÛT 1798,  ENCORE UN PRÊTRE VICTIME DU DIRECTOIRE

L’abbé Jean POSNIC est intercepté il y a 220 ans dans sa paroisse de Lancieux, dans les Côtes du Nord, où il est revenu se cacher pour exercer son sacerdoce après un séjour en juillet et août 1797 à Jersey. Il a été dénoncé par un patriote qui le poursuit depuis des années de sa haine patriotique et arrêté par le Chef de bataillon Mattat, Commandant de la place de Dinan qui adjoint à son grade une grande animosité envers les prêtres réfractaires.

L’abbé est emmené à Saint Brieuc et interné.

Qu’il ait soixante quatre ans le sauve de la déportation sur l’île de Ré ou à Rochefort. Il a aussi la chance de ne pas être assassiné sur le bord du chemin comme cela en était la coutume.

L’abbé est né à Goméné (22) le 30 novembre 1734 et baptisé le jour même. Il fera ses études à Rennes où il entrera plus tard au Grand séminaire. Il est ordonné prêtre par Monseigneur Henri-Louis René des Nos en la cathédrale de Rennes le 19 septembre 1762. (Il est à remarquer que cet évêque donnera sa démission au Nonce apostolique en 1769 n’arrivant plus à supporter les foucades du Parlement de Bretagne. Il sera remplacé par Monseigneur de Girac qui n’aura pas ces soucis avec le Parlement car il résidera plus à Paris qu’à Rennes. Ce qui explique que ce fut le plus souvent Monseigneur de Hercé, Evêque de Dol de Bretagne, qui fit les ordinations du Diocèse de Rennes).

Le 9 octobre 1769 il reçoit la cure de Lancieux où il va exercer jusqu’en mai 1792, très aimé de ses paroissiens.

Lorsque le ciel religieux s’assombrit il refuse de prêter le serment ; de même son vicaire. C’est à ce moment que le patriote commença à le persécuter dès le 4 octobre 1791, demandant au District de Dinan de le déchoir de sa cure.

La population de Lancieux, affirmant sa fidélité à l’Église et à ses représentants l’abbé Posnic et son vicaire, se refusant à assister aux offices célébrés par le prêtre assermenté, le Juge de paix de Ploubalay envoya le 8 mai un brigadier et trois gendarmes à cheval pour arrêter les réfractaires ; ils arrivèrent à Lancieux à la nuit tombante. Ils pénétrèrent dans le presbytère, procédèrent à l’arrestation des deux prêtres et les emmenèrent à Ploubalay où ils logèrent dans une auberge.

Au petit jour, l’abbé Posnic prétexta un besoin urgent ; le gendarme Manfroi l’accompagna aux « commodités » installées dans le jardin ; par décence il s’écarta de son prisonnier. De ne plus porter la soutane interdite permit à l’abbé de s’esquiver rapidement, sauter un muret et prendre la clé des champs. Empêtrer dans ses affaires Manfroi ne put rattraper sa victime et rendra tout penaud faire son rapport à son brigadier. Restait le vicaire que les pandores emmenèrent à Dinan.

Des âmes compatissantes fournirent à l'abbé Posnic une barque sur laquelle il partit pour Jersey. Pendant ce temps ses biens furent saisis au profit de la nation et vendus à l’encan. Le 28 mars 1793 il fut porté sur la liste des émigrés.

Il fera une incursion dans son pays puis retournera à Jersey pendant l’été 1797 lorsque le Directoire a repris les persécutions contre les réfractaires, et même contre les assermentés qui n’ont pas prêté le serment de haine à la royauté et à l’anarchie.

En ce mois d’août 1798 il est interné à Saint Brieuc où il restera enfermé jusqu’au 10 août 1799 date à laquelle il sera emprisonné à Guingamp. Il sera libéré en mai 1800 seulement.

Monseigneur Caffarelli, évêque de Saint Brieuc, le nommera le 8 avril 1803 à la cure de Merdrignac dans laquelle il s’éteindra, à l’âge de 79 ans, le 17 mars 1813.

 

En cliché ce qui reste de son église de Lancieux.

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