2 AU 9 SEPTEMBRE 1792 : LES MASSACRES...

Publié le par culture

2 AU 9 SEPTEMBRE 1792 : LES MASSACRES...
2 AU 9 SEPTEMBRE 1792 : LES MASSACRES...
2 AU 9 SEPTEMBRE 1792 : LES MASSACRES...
2 AU 9 SEPTEMBRE 1792 : LES MASSACRES...
2 AU 9 SEPTEMBRE 1792 : LES MASSACRES...

Le nombre des victimes est évalué entre 1500 et 5000  (12000 selon les Anglais).  Si l’Eglise en ce 2 septembre honore la mémoire des Martyrs de septembre, prêtres et religieux, il s’agit essentiellement des 191 (exactement 3 évêques, 127 prêtres, 56 religieux et 5 laïcs) qui ont été béatifiés par le Pape Pie XI en octobre 1926, Or il est estimé que le quart des victimes furent des membres de l’Eglise catholique exterminés par des hordes, souvent avinées, en haine de la Foi.

Inutile de chercher ce jour de mémoire sur les calendriers courants !

Des lieux d’abattage (il n’y a pas d’autres termes) le plus emblématique est l’ancien séminaire des Carmes, rue de Vaugirard à Paris, (maintenant Institut Catholique de Paris) dont l’église a maintenant un statut paroissial sous le vocable de Saint Joseph. Les jardins mitoyens furent le lieu de massacres ignobles (décapitation, égorgement, empalement, précipitation tête la première contre les murs enfin toute l’expression de la douceur révolutionnaire et de ses valeurs !)

Cette boucherie ne s’est pas limitée à ce seul endroit ; il y eut aussi les prisons de l’Abbaye et de La Force (bâtiments disparus), le Châtelet dont les victimes furent des repris de justice, La Salpêtrière où furent massacrés des enfants orphelins, des filles de joie et des fous, Les Bernardins, le séminaire des lazaristes, le Luxembourg, en ce qui concerne Paris. Mais il y eut aussi Versailles au carrefour des Quatre Bornes ou devant les écuries de la Reine, Orléans, Meaux, Caen, Lyon, Reims et Gisors (le Duc de La Rochefoucauld dont les deux cousins évêques sont massacrés aux Carmes).

Cette violence dirigée majoritairement contre le clergé séculier ou régulier s'est étendue à tout le pays, de façon curieusement simultanée et si elle fut encouragée par Danton, au nom d'une menace d'invasion du territoire national par les troupes autrichiennes ("le tocsin sonne la charge sur les ennemis de la patrie ; de l'audace, encore de l'audace et la France sera sauvée!" rien ne fut fait pour la réfréner.

Le bilan du sauvetage de la France est lourd et doit équivaloir les fameux massacres de la Saint Barthélémy. Il ne semble pas que ces massacres aient été commis par la lie du peuple, mais de façon assez organisée.

Un prêtre réfractaire, natif de Questembert, Pierre Grayo de Kéravenan se cachera dans une charpente des Carmes. Pas rancunier, il mariera Danton à sa nouvelle épouse Louise Gély (qui voulait que son union sacramentelle soit célébrée par un prêtre réfractaire) le 17 juin 1793 et l'accompagnera, plus tard lorsque, la roue ayant tourné, Danton ira à la guillotine et recevra de lui l'absolution le 5 avril 1794.

En aucun cas, cette violence terroriste ne se justifiait sinon pour vider les prisons, car même s'il y eut une majorité d'innocents assassinés, ceux qui étaient déjà prisonniers n'étaient nullement condamnés à mort. Peut-être seulement pour terroriser « gratuitement » ? Sur la centaine de massacreurs ou septembriseurs seuls une cinquantaine sera arrêtée et 4 exécutés.

Au séminaire des Carmes, la crypte sous la chapelle (maintenant église) contient des vitrines dans lesquelles sont placés, religieusement, les ossements. Côté séminaire, à l’étage, deux vitrines protègent les coulures du sang des victimes faites par les instruments (lances ou bâtons) que déposaient contre le mur les assassins venant se reposer. L’escalier, par où étaient précipitées les victimes, donnant accès au jardin, est toujours là.

A Versailles le carrefour des Quatre-Bornes porte deux plaques rappelant l’assassinat, à cet endroit, de 44 prisonniers par les gueux de Fournier l’américain, protégé par Danton. Deux plaques à la rédaction différentes: une politiquement correcte, l'autre rappelant le carnage. Parmi ces prisonniers l’ancien commandant de la Garde constitutionnelle de Louis XVI Louis de Cossé-Brissac, l’ancien Ministre de l’Intérieur Louis de Lessart, l’ancien Ministre de la guerre Charles-Xavier d’Abancourt. Signalons au passage que cela fera trois témoins à décharge de moins pour le Procès du Roi ! Peut-on supposer que cela arrangeait Danton ?

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