1er MARS 1796, VANNES, PIERRE-RENÉ ROGUE...

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1er MARS 1796, VANNES, PIERRE-RENÉ ROGUE...1er MARS 1796, VANNES, PIERRE-RENÉ ROGUE...

COMPARUTION DE PIERRE-RENE ROGUE DEVANT LE TRIBUNAL de VANNES,

11 VENTOSE AN IV, 1er MARS 1796

Arrêté le 24 décembre 1795 vers 10 heures du soir, le Père Pierre-René Rogue, en ce 1er mars 1796 passe devant ses "juges".

Du 11 ventôse an IV de la République française une et indivisible, en l'audience du Tribunal criminel du département du Morbihan, où présidait le citoyen Chesnel et où étaient les citoyens Fabre, Le Menez, Le Blanc, juges du Tribunal et le citoyen Paturel nommé en remplacement du citoyen Mancel faisant fonction d'accusateur public, sur le déport du citoyen Lucas fils.

Présent le citoyen Mancel faisant fonction d'accusateur public sur le déport du citoyen Lucas fils.

Et le citoyen Tahier, substitut du commissaire du Pouvoir exécutif.

Le citoyen Taslé, greffier du Tribunal, aussi présent.

L'accusateur public poursuivant sur l'acte d'accusation par lui présenté le onze de ce mois contre : Le nommé Pierre Rogue, prêtre.

L'accusé ayant été introduit à la barre, libre et sans fers, le président l'a averti d'être attentif à l'acte d'accusation dont il allait entendre lecture. Elle a été faite à haute et intelligible voix par le greffier. Il a été ensuite procédé à l'interrogatoire du dit accusé ayant taille de 4 pieds 11 pouces (à peu près 1, 50 mètre note SCB), cheveux et sourcils bruns, yeux bleus, nez et bouche moyennes, barbe rouge, menton fourchu, front large, le sommet de la tête dégarni de cheveux.

Il décline son identité : Pierre-René Rogue, âgé de 37 ans, prêtre de la Congrégation de la Mission, né à Vannes et y demeurant.

Il n’a prêté aucun des serments, et n'a point promis soumission et obéissance aux lois de la République. il ne s’est pas déporté, n’a pas quitté le territoire français, qu'il est toujours demeuré à Vannes, qu’il a été arrêté 9 rue de l’hôtel de ville (actuel rue Emile Burgault note SCB). Interrogé sur les personnes qui l’ont hébergé le prêtre répond qu’il n’a rien à répondre et qu’il a toujours exercé son sacerdoce.

Il s’est caché pour éviter d’être déporté.

A la question du juge il avoue qu’il a une vue très faible, depuis une dizaine d’année et que, depuis l’enfance il a une poitrine très délicate ; avant ses onze ans il a essuyé six fluxions de poitrine.

A l'époque de la Révolution, il professait encore la théologie, qu'il avait professée pendant cinq ans, et qu’il remplissait néanmoins les différentes fonctions de son état.

Yves-Jean Mancel, Accusateur public du Tribunal criminel du Morbihan expose que le nommé Pierre-René Le Rogue prêtre à Vannes, est prêtre réfractaire ; qu'il résulte réellement de l'interrogatoire subi par le nommé Le Rogue devant nous, le jour d'hier, qu'il n'a pas prêté le serment de maintenir la Constitution dénotée par l'article 9 du décret du 24 juillet 1790, réglé par les articles 21 et 38 de celui du onze du même mois et par l'article 2 de la loi du 29 novembre de la même année ; qu'il n'a pas prêté le serment de maintenir la Liberté et l'Egalité, conformément à la loi du 14 août 1792, à celle des 21 et 28 avril 1793 ; qu'il n'a pas été déporté et qu'il n'a point sorti de France ; que depuis le mois de vendémiaire dernier il a continué à exercer les fonctions sacerdotales ; qu'il n'a pas, conformément à la loi du 7 vendémiaire dernier, fait sa déclaration de reconnaître que l'universalité des citoyens français est le souverain et qu'il n'a point promis soumission et obéissance aux lois de la République ; que ledit Le Rogue a au surplus déclaré qu'il a la vue faible.

En conséquence, le dit Mancel, en sa dite qualité, considérant que Pierre-René Le Rogue doit être rangé au nombre des prêtres réfractaires, requiert qu'il lui soit décerné acte de la présente accusation qu'il porte contre le dit Le Rogue, et que ce dernier soit traduit dans le plus bref délai devant le Tribunal, pour être jugé conformément aux lois.

Fait en la Chambre du conseil du Tribunal criminel du département du Morbihan, le onze ventôse an IV républicain.

Dans la foulée, le Tribunal criminel décide :

Vu par le Tribunal criminel du département du Morbihan l'acte d'accusation portée ce jour contre le nommé Pierre Le Rogue par le citoyen Mancel, juge du Tribunal, faisant fonction d'accusateur public, sur le déport du citoyen Lucas fils ; vu l'avis en date de ce jour du citoyen Tahier, substitut du commissaire du Pouvoir exécutif portant la loi autorise.

Le Tribunal renvoyé à demain matin, à huit heures précises, en l'audience publique, l'instruction, examen et jugement de l'accusation portée contre ledit Pierre Le Rogue, prévenu.

Fait à la Chambre du conseil du Tribunal criminel du département du Morbihan où étaient les citoyens Chesnel président, Fabre, Le Menez, Le Blanc, juges du Tribunal et Paturel, juge du Tribunal civil, appelé en remplacement du citoyen Mancel, et ont les dits juges signé ce jour onze ventôse an 4 e républicain .

Signé: Chesnel, président; Fabre, Paturel, Le Menez et Le Blanc

JEUDI 3, A 15 HEURES,

220ème anniversaire de la mort du Bienheureux

DEPOT D'UNE GERBE, AVEC L'ABBE AMAURY BRILLET,  DEVANT LA CHÂSSE DU BIENHEUREUX EN LA CATHEDRALE DE VANNES;

R.C.F. Vannes, Radio Sainte Anne, a passé sur son antenne une discussion que vous pouvez entendre en cliquant ici. Merci à Françoise Morel Directrice de RCF.

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