VENDREDI 29 MAI 1795 : MORT DE PHILIPPE RÜHL.
Philippe Rülh est un Conventionnel Montagnard. Lors des Journées de Prairial (20 mai 1795) il a fait partie de ceux qui ont attaqué la Convention agonisante afin de redonner un souffle gauchiste et anti-Thermidorien à un régime qui s'embourgeoise. Une sorte de Mélenchon de l'époque. Dans l'échauffourée le député Féraud a perdu la tête qui va se retrouver au bout d'une pique ! Le Président de séance, Théodore Vernier salue gravement la partie aérienne de son ex-collègue diminué d'une tête.
Impliqué dans cette tentative de Coup d'Etat, décrété d'arrestation, Rülh est tenu en résidence surveillée, un policier étant en faction devant son domicile de la rue Honoré (puisque les Saints n'ont pas encore retrouvé leur qualificatif).
Le député du Bas Rhin, ancien Représentant en mission veut échapper à un procès qu'il estime indigne de sa personne, lui qui a été membre du Comité de Sûreté Générale.
Sur les dix heures du matin il s'est suicidé de deux coups de poignards en pleine poitrine. Comme pour les photos, un deuxième coup par sécurité !
Le médecin militaire appelé pour constater le décès ne trouvera rien à redire à la cause du décès par suicide.
Il arrive dans l'Histoire, même récente que des personnes, insistent bien pour se suicider tel René Lucet en mars 1982 (deux balles dans la tête).
Mais Philippe Rühl doit sa notoriété, même s'il est totalement oublié maintenant, pour son iconoclasme et son geste profanateur.
Envoyé en mission par la Convention dans la Marne, le 7 octobre 1793 à Reims, il brise à coups de marteau la Sainte Ampoule sur le socle de la statue de Louis XV place Royale.
Geste sacrilège inexcusable.
Quelques débris, avec des restes de l'Huile du Sacre, seront récupérés par des mains fidèles ; heureusement le curé constitutionnel (Jules-Armand Seraine) avait recueilli auparavant un peu de cette huile sacrée qu'il avait mêlée à du Saint Chême ; elle est maintenant conservée à l'Archevêché de Reims, ayant été mise dans un nouveau vase au moment de 1906, l'Archevêque Louis-Joseph Luçon (natif de Maulévrier) l'ayant cachée dans ses poches pour la faire échapper aux confiscations de la Séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Un rôle méconnu:
Philippe Rühl est aussi le premier défragmentateur de disque dur de l'Histoire. Il fut en effet chargé d'inventorier les papiers "vomis" par l'Armoire de fer des Tuileries. Sans le savoir Louis XVI avait inventé le premier disque dur de l'Histoire. Comment en effet faire contenir dans une petite armoire de 56 X 40 X 22 centimètres représentant 0,049 Cm3 de contenance les brouettes de papiers et documents qui ont servi à monter les "dossier du "Procès"" ? Louis XVI, inventeur génial par ailleurs, a donc bien inventé le disque dur ! Bravo Votre Majesté.
Dans les coulisses des Ténèbres Rühl aura certainement rencontré un autre contrefacteur en vérité : François Gamain, celui qui aurait réalisé la porte en fer de la fameuse armoire ; le 8 de ce même mois de 1795, il a quand même fini par mourir du vin et de la brioche empoisonnés que les Tyrans lui avaient servi après qu'il ait réalisé son ouvrage en mai 1791 avant l'évasion vers Varennes.
Ah ! Les Mensonges c'est ce qui m'écoeure le plus disait il y a quelques années un écrivain en histoires !