PARIS 7 MAI 1795, JOUR de SALUBRITE....

Publié le par culture

Le nom de ce jour est corbeille d'or.

Pourtant elle n'est pas en or mais en simple osier celle dans laquelle vont tomber les masques hideux des assassins responsables de tant de malheurs et de crimes.

Ce matin, Jeudi 7 mai 1795, à 10 heures, les charrettes chargées des 16 condamnés quittent la cour de Mai et se dirigent vers la place de Grève (actuelle place de l’Hôtel de Ville) où est dressée la guillotine. Ils sont accablés d'outrages par le peuple qui escorte les charrettes ; Fouquier est particulièrement visé par toutes les malédictions proférées. La colère le suffoque, il étouffe de rage, il n'a plus figure humaine.

Les injures les suivent jusque au haut de l'échafaud. Successivement Benoît, Boyaval, Châtelet, Foucault, Dupaumier, Garnier-Launay, Girard, Herman, Lanne, Leroy dit 10 août, Prieur, Renaudin, Scellier, Verney et Vilate expérimentent sur eux, non par passion mais par un juste sort, l'instrument par lequel ils ont tranché la destinée de milliers de personnes, car il n'y eut pas que la grande Terreur et ses 2500 victimes rien qu'à Paris ; ce chiffre est celui sur lequel on se base à partir des documents d'identité ; or, et nous le verrons dans La Revue de juin il y a eu des "effectifs surnuméraires" dans les exécutions et qui n'apparaissent pas dans les listes. 

Fouquier-Tinville passe le dernier, entre les mains du bourreau Charles-Henri Samson aidé de son fils Henri, sifflé et hué par la foule, après avoir vu périr ses 15 complices.Henri Samson montrera la tête au peuple sous les huées !

Les corps sont mis en fosse commune dans le cimetière des Errancis (XVIIème arrondissement vers la place Goubaux) mais les ossements ont été transférés au XIXème siècle dans les Catacombes.

Ainsi se termine un épisode du "Blanchiment-Convention". Un procès fleuve de 39 jours, des heures et des heures d'accusations de pseudo excuses (l'application de la Loi et des supérieurs !), 31 accusés, 15 acquittements sur ce jugement car 8 retournent en prison pour d'autres faits) 16 condamnations à mort. On ne peut pas parler de sévérité car parmi les acquittés quelques uns auraient mérité le châtiment suprême !

Ah si le Tribunal révolutionnaire avait commencé par là! Que d'innocents auraient été épargnés !

Le 31 mai, la Convention supprimera ce tribunal abject.

 

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