7 MARS 1815, IL Y A EXACTEMENT 200 ANS : NAPOLEON, LE RETOUR...

Publié le par culture

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ou :" l'invasion d'un pays par un seul homme" (François-René de Chateaubriand).

Jeudi 26 février 1815. Profitant du léger brouillard qui entourait l'île d'Elbe où il a été exilé après son abdication du 12 avril 1814, et sa destitution par le Sénat, l'Empereur déchu a pris la poudre d'escampette avec quelques hommes (entre 900 et 1200) répartis sur 7 bateaux, à la tombée de la nuit.

Le débarquement se fait à Golfe Jouan (Juan), simple plage de la Méditerranée proche de Cannes le 1er mars en fin d'après-midi; le bivouac est établi dans un proche bois d'olivier. Heureusement pour ces hommes, il n'y avait pas d'espace Natura 2000 ! Cela permet au chef de bande d'envoyer des estafettes effectuer quelques sondages.

2 mars, bivouac dans la petite ville de Cannes. Le soir, bivouac pour la troupe à Séranon : le Chef des avanturiers dort chez le maire de Grasse, au château de Brondet

3 mars, bivouac à Barrême, en montagne, pas de réaction négative de la population, pas d'enthousiasme non plus. Le chef de bande loge chez le juge du village.

4 mars, parti de bonne heure la troupe arrive à Digne, Napoléon se repose, tout le monde repart en milieu d'après-midi pour Malijai.

5 mars, arrivée à Sisteron d'où tout le monde repart vers 15 H. Arrivée à Gap  à 22 H. La remontée vers Grenoble se passe bien. Il y avait quelques craintes envers les Impériaux devenus légitimistes ; Masséna, à Marseille n'a pas bougé. Dans un cas comme dans l'autre il ne sera pas considéré comme félon.

6 mars, départ tardif de Gap où il abandonne le fanion des Tirailleurs corses qu'il arborait depuis son départ de l'île d'Elbe ; le chef des aventuriers reprend le drapeau tricolore. Arrivée tardive à Corps.

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Départ de Corps vers 7 heures du matin et départ vers La Mure : toujours rien à signaler.

A Laffrey, les lanciers polonais qui vont toujours en éclaireurs reviennent au galop. Le 5ème de cavalerie de Ligne, sous les ordres du commandant Lessart, barre le passage au nom du Roi de France, Louis XVIII. Lessard a envoyé un message à son supérieur à Grenoble, le général Marchand. C'est le neveu de général, le capitaine Randon qui rejoint Lessard. Son bataillon est établi devant le village, encadré de Voltigeurs.

Ler chef des aventuriers envoie son aide de camp, le général Bertrand pour parlementer avec le commandant Lessart qu'il a connu en Egypte: "Je ferai feu sur les ennemis qui s'avanceront vers mon bataillon". Et si l'Empereur se présente ? "Je ferai mon devoir". Bertrand essaie de parler aux Voltigeurs, pour l'en dissuader Lessard met la main à son épée.

Le capitaine Raoul, autre aide de camp s'avance alors: "Si vous blessez l'Empereur vous en répondrez devant la France".

Napoléon se présente devant le 5ème de cavalerie. Le jeune capitaine Randon (il a 22 ans) ordonne le feu. Aucune réaction.

"Soldats du 5ème, je suis votre Empereur, reconnaissez-moi. (entr'ouvrant sa redingote) S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son Empereur, me voilà!"

"Feu" hurle encore le capitaine Randon.

Et la troupe se met alors à acclamer Napoléon."Vive l'Empereur, Vive l'Empereur, Vive l'Empereur !".

Le commandant Lessard remet son épée à Napoléon qui le serre dans ses bras et la lui redonne. Le capitaine Randon part pour Grenoble, prévenir son oncle, le général Marchand.

Napoléon s'adresse alors aux soldats et aux paysans présents dans une diatribe qui ne manque pas d'air : " Soldats, je viens à vous avec une poignée de braves gens parce que je compte sur le peuple et sur vous. Le trône des Bourbons est illégitime puisqu'il n'a pas été élevé par la Nation. Vos pères sont menacés du retour des dîmes et des Droits féodaux !".

Lui qui s'est imposé, par la force, qui n'est pas élu, qui a été déchu et destitué par le Sénat, qui lors de son abdication de Fontainebleau a signé "son acte d'abdication sera inviolablement observé" ose prétendre à l'illégitimité des Bourbons ! C'est beau comme du Mélenchon !

La troupe de l'aventurier, grossie des 800 hommes du commandant Lessart s'engage sur le chemin de Grenoble.

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Au 5ème de Lessart, se joint bientôt le 7ème de Ligne commandé par Charles de La Bedoyère qui a renié son serment au Roi, ainsi que le 11ème de Ligne du colonel Durand venant de Chambéry. Finalement tous les régiments se rallient à Napoléon.

D'après Madame Victorine de Chastenay, dans ses Mémoires, l'argent anglais aurait encore circulé clandestinement depuis plusieurs semaines. La France était encore trop forte à leur goût et il fallait l'affaiblir.

Pourquoi pas ; et puis il y a tant de choses bizarres dans cette épopée.

Comme Napoléon le fera écrira dans ses Mémoires, à Grenoble, l'aventurier est devenu Prince, l'aventurier est redevenu l'Empereur.

Ils ne le savent pas encore mais les Chouans vont retrouver leur adversaire de référence, celui qui a fait exécuté Louis de Frotté et ses compagnons, Georges Cadoudal et ses onze compagnons, Pierre Guillemot etc. Des milliers d'hommes vont encore perdre la vie par la faute de ce guerrier infatigable fournisseur en cadavres des Champs de batailles européens. Jusqu'à la pelle du 18 juin.

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P
J'apprécie votre blog, n'hésitez pas a visiter le mien.<br /> Cordialement
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