GUEMENE sur SCORFF, LA BATAILLE DU 28 JANVIER 1795

Publié le par culture

Il y a 220 ans exactement se déroulait la Bataille de Guémené sur Scorff dans le Morbihan.

Elle fait suite aux massacres que les Bleus ont commis à Melrand où des femmes ont été violées puis assassinées, des enfants et au moins trois vieillards tués.Ces massacres punissent l'occupation du bourg par les Chouans de Jean Jan qui est là chez lui. Le 2ème Bataillon du Jura a réalisé ce forfait.

Ce 28 janvier 1795, lendemain du massacre de Melrand, Jean Jan aimerait bien régler des comptes avec la garnison de Guémené et venger ses amis.

Jean Jan est un jeune homme de belle stature, né le 15 juin 1772 ; il a fait ses études au collège Saint Yves de Vannes qui fut une vraie pépinière de chefs Chouans.Le collège fermant obligatoirement en 1791, Jean Jan rentra chez lui en défenseur acharné des libertés.Il va réunir quelques amis fondant ainsi une "amicale des Révoltés".Dans le nombre, son ami, Claude Lorcy qui portera plus tard le surnom L'Invincible.

 

Excédé par les exactions auxquelles se livre la garnison de cette place forte proche de Pontivy, Pierre de Rémond du Chélas, dit La Couronne rejoint Jean Jan pour l'attaque.

Né à Guémené le 15 mai 1759 il est ancien Cadet puis Sous-lieutenant de Navarre Infanterie ; nommé Lieutenant en 1786 il a démissionné en 1787. Retiré chez lui, avec femme et enfants, il entre en liaison avec Armand Tuffin, Marquis de La Rouërie dès 1791. Il sera arrêté en 1792 et emprisonné, avec sa famille au Faouët pendant trois mois. Libéré, il va constituer une division de Chouans, La Couronne, qui sera intégrée à l'armée du comte Sébastien de Silz.

Pierre Mercier dit La Vendée les accompagne avec sa propre troupe.

Pierre Mercier est né le 16 juillet 1774 au Lion d'Angers, de parents aubergistes qui viendront s'installer en 1784 à Château-Gontier. En désaccord avec les applications de la révolution il va se ranger dans le camp des Révoltés, servira sous Bonchamp dans la cavalerie duquel il va faire la connaissance d'un Breton venu d'Auray pour se battre contre les révolutionnaires. Ils feront ensemble "La Virée d'Outre Loire", deviendront amis ; après la défaite de Savenay Pierre Mercier suivra son ami Georges Cadoudal et, en Bretagne, recevra le surnom de La Vendée.

Jean Jan, 22 ans et demi, Pierre du Chélas, 35 ans et demi, Pierre Mercier La Vendée, 20 ans et demi : Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années.

L'attaque des 600 Chouans a débuté de bonne heure contre les 150 Bleus qui se sont retranchés dans le château. Jean Jan est blessé par deux fois, à la cuisse gauche puis au pied du même côté. C'est grâce au sang froid d'un de ses hommes que Pierre Mercier doit la vie sauve ; mis en joue par un Bleu sont compagnon a été plus rapide. Magallon le capitaine des Bleus reconnaît avoir eu 8 grenadiers tués.

Les Chouans se retirent avec deux canons pris à l'ennemi et après avoir scié l'arbre de la liberté.

Ils se dirigent sur Le Faouët où la garnison de 136 hommes et 12 canonniers les attend de pied ferme, réfugiée sous les halles. Les deux canons tirent à mitraille et les hommes entretiennent un tir nourri. Dans la nuit du 28 au 29, les Chouans préfèrent se retirer laissant quatorze  tués, 8 blessés et de nombreux prisonniers.

Pour les Chouans le but est de faire prendre conscience aux Bleu de leur insécurité permanente en leur "pourrissant la vie" par des attaques ou des embuscades incéssantes.

Bien faire prendre conscience aux révolutionnaires que les Bretons sont chez eux, chez eux !

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> Cordialement
Répondre