LA ROCHE TARPEIENNE EST PROCHE DU CAPITOLE...
L'Accusateur Public, après Robespierre et sa clique qui ont vérifié l'exactitude de ce dicton romain le 28 juillet et les jours suivants - pudiquement appelés "Journées Thermidoriennes" - a bénéficié, ce matin, d'une aimable attention de la Convention :
"Décret qui ordonne de traduire Fouquier-Tinville au Tribunal révolutionnaire".
Pour son malheur, la même Convention avait, quelques heures auparavant, publié un autre décret réorganisant le Tribunal révolutionnaire afin d'en chasser les robespierristes.
Dans cette nouvelle organisation Fouquier de Tinville réapparaissait comme Accusateur Public.Cela déplut à Fréron, le représentant en mission, aussi couvert de sang que Fouché, Carrier, Le Bon, Collot d'Herbois etc...qui le dénonça à la Convention. Il faut dire que Fréron avait eu la chance, sur le fil du rasoir si l'on peut dire, que Robespierre tombe car il était, lui et quelques autres, visé par le discours de Robespierre du 27 juillet.
Le soir même l'Assassin public logeait à la Conciergerie, peut-être sur la même paille qu'avait foulée ceux qu'il avait fait guillotiner trois jours plus tôt !
Il va mijoter un peu plus de neuf mois dans cette atmosphère qu'il a faite découvrir à près de trois mille personnes. Il aura droit à un vrai procès et non à un simple interrogatoire d'identité. Pendant ce temps, Carrier est toujours Secrétaire de la Convention.
Entre les deux faciès de Fouquier de Tinville, démocratiquement appellé Fouquier-Tinville depuis qu'il a abandonné la particule, un ordre d'exécution de la sentence, imprimé d'avance, destiné au bourreau Sanson.
La personne concernée " Mortet, ex-contrôleur des équipages de l'infâme Condé" est Claude Mortet, âgé de 58 ans, natif de la Haute-Marne, condamné comme Emigré et pour avoir soustrait des meubles et objets de son maître confisqués par la Nation.L'exécution a eu lieu place de la révolution (future Concorde) le 21 février 1794.
Il est utile de rappeler, une nouvelle fois, qu'en leçon de probité Fouquier-Tinville était un piètre professeur. Tous les objets qui lui furent remis par les futures victimes et destinés à leurs familles furent retrouvés dans les affaires de l'ex-Accusateur Public. Ce qui fit le bonheur d'Olivier Blanc, qui signe des articles dans la Revue du Souvenir Chouan de Bretagne, puisqu'il trouva de quoi rédiger un émouvant ouvrage intitulé "La dernière Lettre".