LOIS DU 22 PRAIRIAL AN II- 10 JUIN 1794 - Lois de déblayage des prisons

Publié le par culture

Le terme de "déblayer les prisons" est de Bertrand Barère, le député de Tarbes à la Convention, membre du terrible Comité de Salut Public et chargé de porter ses messages à la tribune de la Convention. La coqueluche des financiers.

Les prisons parisiennes sont engorgées par l'afflux de lois de "liberté". Les lois de Prairial sont votées le 10 juin 1794, Faux 22 prairial An II. Notons que ce jour, selon  le calendrier fleuri de Fabre d'Eglantine (qui, selon le bon et féroce mot de Danton fait des vers depuis le 5 avril 1794 !), porte le nom prédestiné de Faux, le dail du poitou, qui va faucher les vies par milliers jusqu'au, enfin, 9 thermidor.

Des lois ineptes qui sont parties intégrantes des "Valeurs de la République" chères à nos hommes politiques et au premier d'entre eux. La Révolution est un tout comme le disait Clémenceau à la Tribune de l'Assemblée nationale : Elle produit ce jour, il y a 20 ans, après la Loi des suspects, l'arbitraire érigé en art de vivre, les Lois les plus terribles présentées par Barère et Couthon ; le Tribunal révolutionnaire n'est plus qu'une simple formalité d'enregistrement du verdict : acquittement ou mort.

Pour compenser la crise de l'emploi on embauche des juges : un président Dumas (coupure de rasoir le 18 juillet prochain), Juges: Coffinhal (accident le 6 août 1794), Scellier (coupure le 7 mai 1795), Naudin, Accusateur public: Fouquier-Tinville (7 mai 1795), 13 substituts à la durée de vie plus ou moins longue par la suite.

La procédure est simplifiée au maximum: 

l'accusé est privé du droit de défense et de recours ;  Pas d'interrogatoire, pas d'avocat, pas d'audition de témoins (à décharge !). Mieux les formulaires sont en blanc: il n'y a plus qu'à mettre le nom.Plus de 1500 exécutions vont être prononcées du 10 juin au 27 juillet, soit trente à quarante par jour. Ce n'est plus de la Justice, c'est de la boucherie légalisée ! Belles valeurs revendiquées par des personnes qui, il y a 220 ans, auraient éprouvé les valeurs de la guillotine.

On quitte la salle commune, emprunte l'escalier qui permet d'accèder au "tribunal" puis on redescend au greffe pour se faire déppuiller de ses rares biens, des vêtements surnuméraires, des cheveux qui pourraient abîmer la lame, on passe dans la cour du Mai et on monte dans la charrette.

 

LOIS DU 22 PRAIRIAL AN II- 10 JUIN 1794 - Lois de déblayage des prisonsLOIS DU 22 PRAIRIAL AN II- 10 JUIN 1794 - Lois de déblayage des prisons

Vidal Naquet a écrit dans son Histoire de la révolution parue en 1993 que "La Terreur se justifie par l'élimination d'individus politiquement inassimilable".

A-t-il seulement pensé, cet auteur de culture stalinienne que les individus, comme il les appellent  sont des personnes exécutées par milliers alors qu'elles ne demandaient rien à personne !!!

Ah ! si les utopistes tarés avaient commencé par expérimenter leurs fumeuses théories sur eux-mêmes, que de bien n'auraient-ils pas fait ainsi !!!

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