GEORGES CADOUDAL, 25 JUIN 1804, LA FIN D'UNE BELLE AVENTURE...

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GEORGES CADOUDAL, 25 JUIN 1804, LA FIN D'UNE BELLE AVENTURE...

En ce 25 juin 1804, place de Grève à Paris (actuelle place de l'Hôtel de ville) à cette heure précise, à 210 ans de distance, tombent les têtes des Chouans fidèles à leur idéal, attachés à leurs libertés jusqu'à en mourir.A leur tête Georges Cadoudal qui ne les a pas trahis alors que l'Empereur, nommé par le Sénat en mai, a fait une dernière tentative en envoyant Réal, son ministre de la Police, avec une lettre de demande de grâce déjà remplie et qu'il n'a qu'à signer.

Cadoudal: "Cette grâce est-elle aussi pour mes amis ?"

Réal: "Non, que pour vous."

Cadoudal: "Non seulement ce bougre veut me couper la tête mais en plus il veut me déshonorer !"

Les gardiens sont venus les chercher à la prison de Bicêtre tôt ce matin afin de les emmener à La Conciergerie où se tient le Greffe du Tribunal qui, à l'issu d'un procès de 13 jours, a énoncé douze condamnations à mort sur les 47 interpellations réalisées dans Paris et les alentours depuis janvier 1804.(20 condamnés à mort, 4 condamnés à la prison, 1 condamné à l'exil, 22 acquittés ; sur intervention Napoléon graciera 8 condamnés à mort). 

L'extorsion des aveux ne s'est pas faite que par de simples interrogatoires. Bonaparte a donné ordre d'utiliser toutes méthodes pour obtenir des "témoignages": pendaisons suivies de réanimation, strangulation, et le "serrage" des articulations des doigts entre la platine et le chien de fusils. Procédé assez barbare qui laissait la main ou les mains désarticulées.

Esquisse des traits de Georges pour un ultime portrait qui montre un homme la veste sur l'épaule, au visage, serein, souriant, (aux antipodes des bestiales caricatures du serve David). Comment d'ailleurs, le forçat au cou de taureau dessiné par l'ancien Conventionnel aurait-il pu entrer dans la lunette de la guillotine ?

Dans la cour du Mai, ils sont montés dans les charrettes après la coupe des cheveux et l'ultime absolution par leurs confesseurs respectifs. 

Le trajet par le quai de la Corse et le pont d'Arcole (appellations actuelles) se passe sous l'oeil d'une population sans imprécations. Et quand même y en aurait-il eu qu'ils sont largement au-dessus de tout ça !

La première tête tombe à 11 H 35, la dernière à midi. En 25 minutes tout est consommé.

Laquelle est tombée la première ? Officiellement et d'après les acharnés, celle de Georges. D'après son confesseur, l'abbé Pierre Grayo de Kéravenan, celle de Georges. D'après le bourreau, Sanson, la demande de Georges d'être exécuté le premier ne fut pas acceptée par le grand juge. Certainement pour tenter de déconsidérer Georges aux yeux de ses compagnons et qu'ils meurent avec l'ultime doute qu'il ait demandé sa grâce. Une ultime petite vacherie du nouvel  empereur ?

S'il avait été guillotiné le premier son squelette ne serait pas à Kerléano mais quelques part dans les catacombes de Paris après que le cimetière de Sainte Marguerite ait été désaffecté.

Il y a 10 ans nous lui avions rendu hommage à Paris. Rappel avec ce film réalisé par la Troupe des Coeurs de Chouans.

Sont morts ce matin les Chouans libres:

-Jean Le Lan, de Kervignac,

-Jean Mérille, du Mans

-Victor Deville, de Rouen,

-Pierre-Jean Cadudal, cousin de Georges, de Brec'h,

-Michel Roger, de Toul,

-Louis Picot, de Josselin,

-Louis Ducorps, de Saint-Piat (Eure et Loire),

-Guillaume Lemercier, de Bignan,

-Louis-Gabriel Burban, de Questembert,

-Aimé-Augustin Joyaut, de Glénac,

-Jean-Baptiste Coster de Saint Victor (le seul noble), d'Epinal.

 

Qu'ils reposent en paix et veillent sur la Bretagne

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