CRIME D'ETAT: 21 MARS 1804

Publié le par culture

Le Duc d'Enghien, Louis-Antoine de Bourbon Condé, a été assassiné cette nuit dans les fossés du château de Vincennes, érigé par son ancêtre Louis IX plus connu sous le nom de Saint Louis.

Assassinat est le terme qui convient le mieux pour nommer ce crime d'Etat, assassinat dont le député Antoine Jacques Joseph Boulay (pas encore de la Meurthe- cette particule ne lui sera donnée qu'en 1808) dira: " C'est pire qu'un crime, c'est une faute".

Pour la Société Napoléonienne Internationale, qui défend son fétiche, l'enlèvement du Duc d'Enghien et sa traduction devant une Cour martiale ainsi que le procès et la sentence furent justes. La sentence appliquée immédiatement après le "jugement" serait le fait de Savary qui aurait refusé au Président du Tribunal, le général Hulin, de porter un recours en grâce exprimé par le Duc...Pour nuire à Bonaparte !!!

L'enlèvement, au mépris du Doit International, se passe dans un pays ami et allié en raison du risque que représenterait, pour le régime et celui qui n'est encore que 1er Consul, le dernier Condé. En effet le duc est accusé pour liens supposés avec la conjuration Cadoudal-Moreau-Pichegru ; ce qu'il nie totalement et catégoriquement.Il est ensuite accusé de complot avec le soutien de Pitt et de l'Angleterre, ce qu'il nie, même s'il reconnaît recevoir des subsides, comme beaucoup d'Emigrés impécunieux. Il est quand même permis de penser que si, effectivement, Savary a pris la décision de l'exécution dès l'issue du "procès" - le duc est privé des secours d'un avocat - cela ne peut être que dans le cadre d'ordres donnés par le Consul lui-même ; on le sait assez ombrageux et méfiant à l'égard des initiatives intempestives, surtout dans une affaire politique et délicate comme celle-là !

Le duc d'Enghien a été enlevé de son domicile d'Ettenheim, à quelques kilomètres de Strasbourg, par un millier d'hommes de la Gendarmerie, dans la nuit du 14 au 15 mars. Onze autres personnes sont enlevées en même temps ; ils sont emprisonnés trois jours à Strasbourg. Sous les ordres de Caulaincourt les gardiens du Duc l'emmènent à Paris; ils arrivent à Vincennes le 20 et le "procès " commence dans la soirée. Juge : le Général Hulin assisté de six autres juges : les colonels Guiton, Bazaincourt, Ravier, Barrois, Rabbe et le Major Dautancourt. Pas de témoins, pas de jurés, pas d'avocat et, pour l'accusé, la découverte de l'acte d'accusation. A trois heures du matin le Duc d'Enghien est conduit devant le peloton d'exécution, l'assistance d'un prêtre qu'il demande, lui est refusée par Savary. Huit coups de feu retentissent.Le corps est poussé dans la fosse creusée, où se dresse maintenant une colonne mémoriale. Son chien Mohiloff restera couché, gémissant, sur le monticule de la tombe de son maître pendant plusieurs jours.

 

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