18 FEVRIER 1800, ASSASSINAT DE LOUIS de FROTTE
Louis de Frotté est un grand de la Chouannerie ; 1792 Il émigre en Italie, puis en Allemagne avant de rejoindre les émigrés en Angleterre. Début 1795 il revient dans sa Normandie et recrute ; il aura, sous ses ordres jusqu'à onze mille hommes qu'il entraînait ou faisait entraîner tous les jours, marche, tir, initiation au combat et à l'embuscade, leur apprenant à tout savoir d'une guerre ordinaire ou de guérilla.
Il méprise Bonaparte qui en fera son ennemi personnel.
On retrouve là l’Agence Royaliste de Paris, au rôle équivoque dans l’Affaire de Quiberon et son échec sanglant grâce à la rencontre-embuscade de Coëtlogon.
L’Agence soutenait Louis XVIII et le principe d’une monarchie constitutionnelle. Le Roi aurait eu Bonaparte comme Premier ministre. Malheur à ceux qui s’aviseraient de s’opposer à ce plan.
Abandonné, Louis de Frotté, qui avait refusé la Paix de La Mabilais (comme Georges Cadoudal), fit des offres de soumission au général Hédouville. Ce fut le général Guidal qui fut chargé des formalités. Le Chef de l’Armée Royaliste de Normandie fut convoqué à l’hôtel du Cygne à Alençon où il se rendit avec six de ses officiers (de Lamberville, du Hum, d’Hugon, de Commarque, d’Hauricourt et Sechiordi) qui reçurent tous un sauf-conduit.
Le 15 au soir, après deux jours sans aucune discussion sur une éventuelle soumission, Guidal partit ; des grenadiers vinrent faire prisonnier les sept officiers Chouans. A Frotté qui s’insurgeait devant cette façon d’agir il fut répondu que les sauf-conduits avaient expiré à minuit et qu’ils allaient être conduits à Paris. Un courrier est envoyé à Bonaparte aux Tuileries.
Sous très forte escorte, les prisonniers prirent la route le 16. Le 17 ils arrivèrent à Verneuil sur Avre vers la mi-journée. Au moment de repartir un ordre arrive de Paris ordonnant d’organiser une Commission militaire pour juger les 7 Royalistes.
Ce qui est fait le 18, sans avocat, sans Appel, sans Cassation, comme au "bon vieux temps" de Fouquier-Tinville ! Un seul verdict : la mort.
Le comte de Frotté demande une bouteille de vin et des verres. Les sept Officiers Chouans trinquent clame un " Vive le Roi ", brisent leurs verres et la bouteille. A cinq heures de l’après-midi, ils sont emmenés sur le lieu de la mise à mort, (marqué maintenant par un menhir du Souvenir de la Chouannerie Normande inauguré en octobre 1973).
Louis de Frotté et ses compagnons font face aux treize hommes du peloton (treize balles pour six hommes !) ; le coup de grâce est donné aux victimes dont les souffrances cessent enfin. Leurs corps seront "balancés" par dessus le mur du cimetière et inhumés tardivement.
Leurs restes sont déposés dans un mur de l’église de la Madeleine derrière une plaque mémorial en marbre de Carrare sculptée par David d’Angers en mars 1827.
Le 19 février 2000 une remarquable journée du Souvenir, organisée par de nombreuses Associations sous l’égide du Cercle Louis de Frotté et du Souvenir de la Chouannerie Normande, fut organisée avec la messe Tridentine célébrée en l’église de La Madeleine et dépôt de gerbes au pied du monument sous une pluie torrentielle ; ce fut là le baptême du tout neuf drapeau du Souvenir Chouan de Bretagne.
Un lecteur du Blog précise que Protestant par culture familiale, bien que baptisé dans le catholicisme maternel, c'est « par solidarité avec les nouveaux persécutés royalistes et catholiques que Louis de Frotté resté monarchiste comme bien d'autres protestants a pris la tête du mouvement royaliste en Normandie ».
Laissons la conclusion à l'adjoint communiste à la culture, grâce à l’appui duquel la Commémoration de 2000 a eu lieu : "Louis de Frotté s'est levé pour défendre le peuple opprimé par la bourgeoisie parisienne et contre la dictature."