NOTRE DAME DE PARIS, 15 AVRIL 2019 - 15 AVRIL 2020.
Il y a un an, à quelques heures près, un mystérieux court-circuit déclenchait un embrasement général de la somptueuse charpente de la cathédrale basilique Notre Dame. En un peu plus de deux heures le toit du chœur, du transept et de la nef s'effondrait et la flèche de Violet Leduc tombait entraînant une partie de la voûte du vénérable édifice. Ce fut la stupéfaction ; comment une telle charpente avait-elle pu s'embraser en totalité et si rapidement ? Le Ministre de la culture nous expliquait doctement qu'il s'agissait d'un court-circuit sur du bois très sec ; alors que la charpente finissait de se consumer et qu'aucun constat n'avait pu être dressé. Nous avons la chance d'avoir un gouvernement d'experts tous azimuts que le monde entier doit nous envier pour son aptitude à poser des diagnostics sans faille ! Ex abrupto !
A Redon (Ille et Vilaine, alors province de Bretagne) dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1780 un violent incendie ravageait la sublime nef de l'abbatiale Saint Sauveur (IXème - XVIIIème siècle). Le point de départ était le buffet d'orgue où un court-circuit avait provoqué le départ du feu. Toute la nef fut détruite, entraînant la chute de la voûte, et une partie du cloître. Les moines et la population arrivèrent à préserver la majorité de l'abbaye.
Les religieux n'avait plus beaucoup de moyens financiers pour reconstruire à l'identique et durent faire appel à la générosité des autres abbaye bénédictines de la Congrégation de Saint Maur. Mais ils ne récupérèrent pas suffisamment de fonds, abattirent les murs de la nef à hauteur de la base des grandes verrières (on peut remarquer la différence entre la nef reconstruite et le chœur d'origine) et recouvrirent le tout d'une voûte en bois. Ils ont fait pour le mieux. Ils ont aussi sacrifié les trois dernières travées ce qui explique l'isolement du clocher séparé de l'abbatiale.
A Paris il ne reste plus que quatre ans pour notre président reconstructeur et, même s'il met ses mains manucurées à la disposition des divers corps de métier, le délai semble un peu juste. Ce qui peut être inquiétant ce sont les vues qu'un architecte conseiller de Georgelin a sur l'environnement de la cathédrale qu'il veut remettre dans son contexte. On frémit à la pensée de ce qui peut sortir de ça !