PORT DE LE COLLET EN 1794, IL Y A 225 ANS.

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PORT DE LE COLLET EN 1794, IL Y A 225 ANS.

Sur le port  de Bourgneuf,  Le Collet, en Loire Atlantique, est érigée une croix de granit dressée sur une stèle sur laquelle a été fixée une plaque en bronze du Souvenir Vendéen. Elle rappelle qu’à partir de ce petit port fut commis un crime de guerre dont les auteurs ne furent que brièvement inquiétés avant d’être amnistiés.

 

« Ici furent embarqués 2 vieillards, 39 femmes, enfants et bébés pour être noyés en mer  au rocher de Pierre Moine. Le 28 mars 1794. Souvenir Vendéen. »

 

Cette plaque, si elle révèle un crime, est erronée  pour la date ; c’est en effet le 6 ventôse (24 février) et non le 8 germinal (28 mars) que cette noyade eut lieu. Cette erreur de date n’a pas grande importance car, si elle révèle un fait certain et écrit, elle ne fait pas partie des dates emblématiques telle que la reddition de La Bastille, la tentative de prise de Vannes en février 1791, l’envahissement des Tuileries (10 août 1792), l’emprisonnement du Roi et de sa famille, la proclamation de l’abolition de la royauté (20-21 septembre 92), les soulèvements des Révoltés en mars 93, la tentative de la prise de Nantes (29 juin 93), les massacres du Mans (13 décembre 93), la Bataille massacre de Savenay (23 décembre 93) etc.

 

Donc ce petit monument rappelle une page d’histoire qui n’est pas redevable à Carrier (parti de Nantes pour Paris le 16 février). Est-ce avec la couverture de son successeur (Hentz, Garrau, Francastel ?) que l’adjudant général des Armées de l’Ouest,  Claude-François Lefaivre (laboureur de son état avant la révolution), a décidé de se débarrasser de dangereux brigands pris dans les marais de Saint Cyr en Retz (à proximité de Bourgneuf) en les faisant noyer ?  Ces dangereux brigands sont au nombre de 41 : 2 hommes de plus de 70 ans dont un aveugle (redoutable pour tirer au fusil !) 39 femmes et enfants (de UN an à 54 ans) dont cinq nourrissons.

 

Ils sont embarqués sur le chasse-marée « Le Destin » dont le capitaine est un nommé Macé. Le but premier est de les emmener à Nantes pour être jugés, la voie maritime étant préférable (pour l’escorte) à la route terrestre traversant le maudit (pour les Bleus) Pays de Retz. De la nourriture est embarquée.

 

Mais Lefaivre a  changé d’avis (pourquoi ?) après qu’un vent contraire ait empêché l’embarcation de quitter le port du Collet. Macé reçoit l’ordre de jeter à l’eau les 41 prisonniers lorsqu’il sera à proximité du Haut-fond appelé Pierre-Moine (entre Pornic et Noirmoutier). Il sera aidé pour cela par quatre fusiliers et un caporal.

Appareillant le 23 au soir le chasse marée atteint son objectif le 24 et les 41 malheureux sont jetés par dessus bord ; certains durent couler à pic et ceux qui surnageaient certainement assommés à coup de rames ou de crosses de fusils.

Ce massacre achevé Macé ramena son bateau au Collet.

 

Il y eut une tentative après la chute de Robespierre de faire juger tous ces comparses d’un crime de masse. Mais l’auto amnistie de la Convention du 26 octobre 1795, avant de devenir Directoire, rendit blanc comme neige toute cette meute d’assassins. Ce qui permettra à des Fouché et autres  Carnot de continuer leur existence politique, sans aucun état d’âme.

 

Lefaivre sera nommé ultérieurement Gouverneur du Fort de Joux dans le Doubs (au dessus de Pontarlier). On doit signaler, sous son mandat, l’évasion des généraux d’Andigné et Suzannet le 16 août 1802 et de Charles de Frotté (frère du Chouan normand) en janvier 1805.

 

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