MEMENTOTE SOUVENEZ-VOUS D'AOÛT 2013 ET DE LA BETISE....

Publié le par culture

MEMENTOTE    SOUVENEZ-VOUS D'AOÛT 2013 ET DE LA BETISE....

Il y a cinq ans ont commencé, hier 28 août 2013, les travaux, de ce que l'on appelle avec audace et hypocrisie, de déconstruction - ce terme sous-entendant un démontage pierre par pierre, élément par élément - alors qu'il s'agissait d'une démolition pure et simple d'un lieu de culte de style néogothique tombé dans la poussière, ainsi que ses vitraux, à Gesté dans le Maine et Loire, département d'un pays qui se dit amoureux de la culture et de l'art : La France !

Remplacé maintenant par une espèce de camembert que l'on a adossé au clocher du XIXe siècle, bâtiment en forme de colonne tronquée, fleurant bon sa franc-maçonnerie. L'histoire ne dit pas quelle sera la durée de vie de ce bâtiment par rapport à celle de l'église pour laquelle il a fallu une pelleteuse (ils appellent ça une grignoteuse !) d'une poussée de plusieurs tonnes pendant 12 jours.

Historique :

Il y eut d’abord une église dont les fondations sont apparues lors des fouilles effectuées en mai- juin 2016. Ces fouilles permirent de mettre au jour des tombeaux creusés dans le roc.

Une autre fut construite sur le même site au XVème siècle.

Est-ce son style qui ne plut pas à Etienne Cordelier (ou Cordellier), envoyé par le Comité de Salut Public aux ordres de la Convention, pour rectifier les architectures et les habitants des Mauges ?

Le 4  février 1794 Cordelier, un des Divisionnaires de Turreau l’infernal, après son passage à Gesté laisse derrière lui des ruines et des centaines de cadavres d’hommes, femmes et enfants. Mais au moins les ruines de l’édifice datant du XVème purent être  "replâtrées" de bric et de broc et servir après la pacification. En 1802-1804 elle sera consolidée. Mais à la moitié du XIXème la Foi étant ardente, après le feu ardent et destructeur qui s'était répandu sur la France, les églises se remplissaient et il fallut, comme ailleurs, agrandir l'église de Gesté.

Dans un premier temps l'architecte Ferdinand Lachèze reconstruisit, en 1844, à l'emplacement de l'ancienne église un édifice de style néo-roman avec un clocher de style proche. Le tout fut achevé en 1854.

Comme ce n'était toujours pas suffisant un autre architecte, de Beaupreau, Alfred Tessier, vit retenu son projet de construction d'un édifice de style néogothique (on devrait d'ailleurs dire néo-français car le style dit gothique est d'inspiration française et non barbare). Alfred Tessier était admiratif du style ogival qui pour lui approchait la perfection dans la construction d'une église car ce style symbolisait l'élévation de la prière. Alfred Tessier a construit ou terminé une trentaine d'églises, presbytères, mairies, l'abbaye de Bellefontaine etc.

Les forêts avaient été dévastées par les colonnes révolutionnaires, la population était plutôt pauvre, il fallait donc trouver des matériaux appropriés. La brique creuse pour les voûtes, permettant de limiter la pression sur les bas-côtés et donc de diminuer les arcs-boutants. Il préconisa l’emploi de poutrelles en acier, assurant une plus grande élasticité de la toiture, permettant une bonne résistance aux vents souvent forts, et un poids moindre que le bois, soutenant les liteaux pour l'arrimage des ardoises. Le tout d'un coût moins élevé que les anciennes techniques. Un architecte constructeur très inventif !

Une population généreuse et dévouée qui ne lésina pas sur son temps, ses forces et son peu d'argent pour servir la cause du Bon Dieu. Montrer aussi que l'ouragan anticatholique n'avait pas vaincu ces braves paysans qui désiraient le montrer avec une église à la mesure de leur Foi et de leur Espérance. Et ce fut un beau résultat. Cette belle église faisait la fierté de ses habitants qui l’avaient financée pour 80% de ses frais de construction soit 24.000 (l’Etat pour 6000 Francs) des 30.000 Francs Or (approximativement 923.400 €). Elle fut consacrée par Monseigneur Charles Fillion, évêque du Mans et natif de Saint Denis d’Anjou en 1865.

 

Lors de son premier mandat Baron Michel, maire de 1995 à 2008, décide de ne plus assurer l’entretien minimum de l’édifice comme la loi de 1905 dite de séparation de l’Église et de l’État (on devrait plutôt dire de l’État et de l’Église car c’est l’État qui décide cette séparation)est d’envisager sa destruction. Déjà depuis quelques temps les chenaux n’étaient plus nettoyés obstruant l’écoulement des eaux pluviales qui, évidemment, s’infiltraient sous la toiture coulant le long des murs.

Qu’un particulier cesse l’entretien de sa maison, surtout le toit, et il verra rapidement le résultat.

De plus quelques vitraux étant cassés (ou ayant été cassés) les pigeons se sont introduits et reproduits en quantité. Quelques braves dames assurent le nettoyage mais la tâche devient énorme. La mairie interdit à un couvreur qui inspectait la couverture depuis les combles de continuer sa tâche.

De plus l’affectataire se plaint d’avoir froid aux pieds quant il célèbre ; logique car ce bonnasse mou n’attire pas grand monde à ses offices d’où des quêtes maigrelettes et ne peut même pas se payer un bout de moquette pour mettre sous ses pieds délicats !

L’église est fermée au culte en 2007 sur décision de Baron et ses municipes. Soutenus, il est vrai, par une « association » "Collectif pour une église reconstruite unie" qui veut une église moderne ; parmi ses membres un individu qui a la particularité d’avoir démoli son château de la même époque que celle de l’église : il a décidé d’habiter dans les dépendances !

Pour des membres de ce municipe le style néogothique ne représente rien. Comme je le disais en mairie de Gesté le lundi 26 août avec des raisonnements pareils il n’y aurait plus en France, comme style architectural des églises, que du Le Corbusier – comme la chapelle de Ronchamp en Haute-Saône, un truc en béton avec des morceaux de verre coloré dans les ouvertures, coiffé d’une sorte de béret basque – celui-ci ayant fait disparaître le néogothique, qui aurait fait disparaître le gothique, qui aurait fait disparaître le Roman, lequel aurait fait disparaître le mérovingien etc.

Léger, membre du précédent Conseil, s'installe à la mairie en 2008 et poursuit l'œuvre dévastatrice de son prédécesseur ; se vêtant des habits de Cordelier il fait voter, par son Conseil municipal, un arrêté de  "déconstruction" de leur propre église ! On pouvait penser que le rôle d'un maire et de son Conseil était de préserver le patrimoine. Pas à Gesté.

- Le 2 février 2012, le Tribunal Administratif de Nantes annule la décision du Conseil municipal de Gesté.

- Le 5 décembre 2012, le Conseil d'Etat rejette le pourvoi en Cassation de la mairie de Gesté.

- Le 6 mai 2013, persistant dans son ecclesiaphobie, Léger revêt de nouveau son costume de général de Colonne Infernale et fait voter par la Colonne municipale la "déconstruction" de son église. Ces gens là bénéficient du soutien de l'évêque d'Angers, Emmanuel Delmas et de l'intrus local. Les appels d'offre sont lancés.

- 19 juin 2013 : Le Maire est le Premier Magistrat de la commune en charge de l'application de la Loi mais aussi de son respect.  Pas à Gesté : Au mépris des décisions prises par le Tribunal administratif de Nantes et le Conseil d’État, malgré les interdictions prononcées par la Direction Régionales des Affaires Culturelles et du Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine, Léger-Cordelier à la tête de son Conseil Infernal fait donner les premiers coups de pelleteuse dans la partie néo romane de l'église, sous l'œil effaré des habitants. Sous l'œil souriant de quelques uns qui, un an après, ne l'ont plus.

- 19 juin 2013 toujours : "Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois" saisit le Juge des Référés qui fait interrompre la destruction le temps de prononcer sa décision laquelle est rendue publique le vendredi 12 juillet : le Pourvoi de "Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois" est rejeté et puisque la démolition est commencée autant la poursuivre. La Mairie est condamnée à verser 2.000 € à l'Association à titre de dédommagement. Celle-ci se tourne vers le Conseil d’État qui rendra sa décision le 30 décembre 2013 soit quatre mois après la démolition totale de l'église.

Outre que l’équipe de Léger a détruit un bien communal, au titre de la loi de 1905, il a surtout détruit un bien qui appartenait aux habitants de la commune, descendants pour un grand nombre de ceux qui avaient financé, de leur propre argent, cette belle construction.

D’autre part une énorme faute du clergé et de l’évêque : ne pas avoir procédé à la désacralisation de cette église. La preuve en est des éléments du culte trouvés dans l’église en destruction : pierre d’autel, voiles liturgiques, plateau de communion etc. Cette destruction peut donc être assimilée à une profanation comme en pratiquent les émules de Daesch. La désacralisation est un sacre à l’envers célébré par l’évêque lui-même ou par son Vicaire général ; la cérémonie commence par une messe de Requiem en violet (ou en noir). Puis on déshabille l’autel de ses nappes, on extrait les reliques ou la pierre d’autel, on burine les croix de consécration des différents autels puis celles des piliers qui ont été oints du Saint Chrême (comme pour le baptême d’un humain) on enlève la Sainte Réserve que l’on va déposer dans une autre église ou dans l’oratoire du presbytère si celui-ci en a un. Toute la statuaire est évacuée. L’édifice est redevenu profane, comme avant son baptême ; un verre de l’amitié peut être servi.

Rien de cela n’a été fait à Gesté, l’Ordinaire ne connaît même pas son rituel ! Et même le Christ, aperçu par hasard surplombant la croisée du transept est parti dans la benne d’un tractopelle ! Le mobilier est extrait et déposé dans un lieu relevant de l’Eglise ou brûlé (confessionnal).

Il est bon de rappeler des souvenirs, même désagréables.

Je n'espère pas pour vous d'assister à ce genre d'évènement qui ne laisse pas indifférent.

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