26 JUILLET 1798, LE CHOUAN ROCHAMBEAU EST FUSILLE à TOURS

Publié le par culture

Guillaume Le Métayer est né le 6 décembre 1763 à La Chapelle au Riboul en Mayenne.

Se sentant appelé au sacerdoce il entre au Petit séminaire de Domfront (Orne) et entrera ensuite au Grand séminaire du Mans (il n’y a pas d’évêché en Mayenne qui fait partie de la province du Maine dont Le Mans est le Chef lieu).

La révolution arrive, le séminaire ferme et Guillaume ne sera pas ordonné prêtre ; il a seulement reçu le deuxième Ordre majeur, le Diaconat.

Il rejoint son pays natal et se fait remarquer rapidement pour son attitude franchement hostile à la révolution et à ses méfaits : Constitution civile,  confiscation des biens du clergé et offenses à la royauté.

Le 2 avril 1792 il est remarqué à la tête d’une foule de 800 personnes manifestant contre le Directoire du département à Evron. Il est condamné à mort : Guillaume Le Métayer prend le maquis et le pseudonyme de Rochambeau. Il organise une division qui porte son nom dans toute la région de Lassay au nord du nouveau département de la Mayenne, en pays normand, voisin de l’Orne.

Une de leur grande activité est l’interception des convois entre Mayenne et Alençon (malle-poste, troupes). Le 29 mars 1795, avec ses compagnons ils interceptent la malle-poste Paris-Brest et gagnent le jackpot de 3 millions de Livres.

S’il est considéré comme faisant partie de l’armée du comte de Scépeaux il combattit le plus souvent pour Louis de Frotté.

Ce chef Chouan présente la particularité de n’avoir jamais porté d’armes ; il dirigeait les combats, donnaient des directives, prenait la tête des expéditions ; sans plus.

Le 5 juin 1798, six gendarmes déguisés en paysans se faisant passer pour des émigrés cherchant à se faire engager dans sa troupe entrent en contact avec Leroux dit L ‘Aimable. Un envoyé se présente sans armes mais les autres, tapis à distance, profitent de l’entretien pour pénétrer dans la ferme. Rochambeau leur offre de s’asseoir. Les gendarmes  annoncent alors  leur qualité et arrêtent le Chef chouan et son adjoint.

Ils furent conduits à Mayenne puis à Laval et enfin évacués sur Tours. Ils passèrent devant  le Conseil de guerre le 23 juillet accusés d’avoir conserver des armes  puis le 25 juillet devant la commission militaire présidée par le général Vimeux (1737-1814) commandant de la place. Au bout d’un interrogatoire  de sept heures Guillaume Le Métayer et Leroux furent condamnés à la peine de mort.

Le 26 juillet, menés sur la place d’Aumont, actuelle place Gaston Pailhou, ils furent fusillés à l’heure de midi, Guillaume refusant de se laisser bander les yeux. Tout le long de leur dernier chemin ils criaient « Vive le Roi, vive la Religion », chantant aussi Le réveil du peuple chant antiterroriste écrit en 1795 et formellement interdit par le Directoire :

 

Peuples Français, peuple de frères,

Peux-tu voir sans frémir d'horreur,

Le crime arborer les bannières

Du carnage et de la terreur ?

Tu souffres qu'une horde atroce

Et d'assassins et de brigands,

Souille par son souffle féroce

Le territoire des vivants.

 

Quelle est cette lenteur barbare ?

Hâte-toi, peuple souverain,

De rendre aux monstres du Ténare

Tous ces buveurs de sang humain !

Guerre à tous les agents du crime !

Poursuivons les jusqu'au trépas ;

Partage l'horreur qui m'anime !

Ils ne nous échapperont pas.

 

Ah ! Qu’ils périssent ces infâmes,

Et ces égorgeurs dévorants,

Qui portent au fond de leurs âmes

Le crime et l'amour des tyrans !

Mânes plaintifs de l'innocence,

Apaisez-vous dans vos tombeaux ;

Le jour tardif de la vengeance

Fait enfin pâlir vos bourreaux.

 

Quelques semaines plus tôt c’est Fortuné Guyon, comte de Rochecotte, de l’armée du comte de Scépeaux, « cheville ouvrière de l’organisation Chouanne dans la Sarthe et le Perche (Tanneguy Lehideux) », qui  arrêté à Paris le 29 juin, a été fusillé au Champ de Mars le 1er juillet. Il était l’un des principaux relais de Scépeaux entre l’Ouest et Londres.

Le Directoire continuait les poursuites contre les Chouans malgré les accords de paix.

Dans ce même contexte, le Directoire reprenait la persécution contre les prêtres, réfractaires mais aussi les constitutionnels qui n’avaient pas prêté le serment de haine à la royauté.

 

Ce même 26 juillet 1798 décède à Vannes, à l’âge de 67 ans, Jean-Julien Le Mauff, natif de Questembert,  commandant de la flûte La Fortune ; il prit part à la guerre aux Amériques et servit sous les ordres de l’amiral d’Estaing. Il fut fait chevalier de l’ordre des Cincinatti. Son buste est dressé sur la place qui porte son nom à Questembert.

 

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