LE MYTHE DES VALEURS FONDATRICES DE LA RÉPUBLIQUE ET....SES RÉALITÉS !!!

Publié le par culture

LE MYTHE DES VALEURS FONDATRICES DE LA RÉPUBLIQUE   ET....SES RÉALITÉS  !!!

Le Directoire a envahi l’Italie et depuis le 15 février s’est attaqué à Rome et au domaine temporel de Pie VI. Ce Pape a souffert de la révolution française depuis ses débuts. D’abord avec la douloureuse Constitution civile du clergé qu’il a condamnée par deux Brefs, les 10 juillet et 10 août 1790, dont Louis XVI n’a pas autorisé la publicité. Il prononça deux autres Brefs, 10 mars et 13 avril 1791, après consultation du Sacré Collège, condamnant cette décision de l’Assemblée Constituante. L’autre souffrance a été la confiscation du Comtat Venaissin et d’Avignon. Il sera fortement affecté par l’exécution du Roi.

L’armée de Berthier (futur maréchal napoléonien) vient venger la mort du général de brigade Léonard Duphot (28 ans) abattu par la Garde pontificale lors d’une émeute contre les Français. C’est du moins l’explication donnée par le Directoire qui veut surtout supprimer le pouvoir temporel du Pape et établir une seule république italienne. On lui annonça la suppression de son pouvoir, remarquable cas d’immixtion dans les affaires d’un pays étranger souverain, une des Valeurs de la république.

On licencia ses gardes qui furent remplacés par des Français et le Souverain pontife âgé de 81 ans, chassé de Rome, prit, sous escorte, la route de Naples ; on fit escale à Sienne où Pie VI resta trois mois. Dans un an il sera emmené de force et enfermé dans la citadelle de Briançon.

A la demande du Directoire c’est Pierre Daunou, ancien Vicaire général de l’évêque du Pas de Calais puis prêtre renégat, qui rédigea la Constitution de la nouvelle république italienne.

Le traité de « paix » de Tolentino signé entre les révolutionnaires et la papauté condamnait celle-ci à verser 70 millions de francs  (+ ou – 580 millions d’€) et à donner à la république française une centaine d’œuvres d’art dont quatre seulement seront rendues au Vatican longtemps après ; il s’agissait par ce hold-up up d’approvisionner le musée du Louvre. Mais le Vol et la spoliation, autres Valeurs de la république, concernaient aussi le pillage des objets d’art, manuscrits, livres et médailles de Rome destinés à divers établissements parisiens comme la bibliothèque Sainte Geneviève ou celle de Polytechnique.

PONTIFICAL ROMAIN DE 1347, Bibliothèque Saint Geneviève Paris

PONTIFICAL ROMAIN DE 1347, Bibliothèque Saint Geneviève Paris

La bibliothèque personnelle, contenant des ouvrages des XVème au XVIIème siècle, de Pie VI fut confisquée elle aussi et vendue pour 36000 Lires (aux alentours de 300 mille €). Emmanuel de Haller est l’Administrateur général des Finances et c’est lui qui s’occupe plus particulièrement de cette vente des biens personnels de Pie VI (après la campagne d’Italie il créera une banque qui fera faillite ; il mourra en 1833, complètement ruiné : il y a une justice !).

En tout, quatre vingt dix neuf caisses de biens pillés furent ramenés à Paris. Il faut y adjoindre trois ballots de tapisseries.

Daunou écrira à Larévellière-Lépeaux, un des Directeurs que le « casse » aura rapporté, le 22 mai 1798, quatre cent cinquante à cinq cents caisses.

Vol, spoliation, racket, mépris du bien d’autrui, invasion : Valeurs fondatrices ?

 

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