GUILLAUME BRUNE, MARÉCHAL D'EMPIRE, 1763-1815, IL Y A 200 ANS

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GUILLAUME BRUNE, MARÉCHAL D'EMPIRE, 1763-1815, IL Y A 200 ANSGUILLAUME BRUNE, MARÉCHAL D'EMPIRE, 1763-1815, IL Y A 200 ANS

Soldat courageux ayant terminé sa carrière militaire comme Maréchal d'Empire, il est connu dans l'Ouest pour avoir signé, avec Georges Cadoudal, la paix de Beauregard - en Saint Avé - le 12 février 1800 après la Bataille du Pont du Loc'h qui vit la défaite des troupes du général Harty, général du Premier consul Bonaparte.

Il n'y avait pas que des Turreau ou des Crouzat dans l'armée républicaine.

Des suites de cette bataille il est curieux de noter que c'est le Premier consul qui donna les consignes à Brune pour des pourparlers de paix. Brune fera son travail honnêtement et consciencieusement, arrangeant même l'entrevue, avec celui qui n'est pas encore "l'Ogre", au Palais des Tuileries.Bonaparte voulait la paix avec ce qu'il appelait la Vendée, ce qui à son esprit ne se limitait pas au département du même nom mais à l'Ouest (d'après La Boëissière).

Signe que le climat était à la confiance puisque les Chouans - Cadoudal, Sol de Grisolles, Le Ridant - acceptèrent les divers entretiens alors que l'on était au surlendemain de l'assassinat de Louis de Frotté et de ses compagnons à Verneuil sur Avre (18 février 1800) après que l'on ait attendu - sur ordre - la fin de l'échéance de leur sauf-conduit.

En 1815, Guillaume Brune qui, lors des 100 jours, s'est rallié à l'empereur déchu, occupe le poste de commandant militaire de Toulon.C'est là qu'il apprend Waterloo mais laisse malgré tout, au retour de Louis XVIII le drapeau tricolore flotter.

Il doit rentrer à Paris, comme tous les officiers. On lui conseille de partir par la mer, il préfère partir par la route, ce qu'il fait à deux heures du matin. A Aix son escorte de 40 soldats sur un ordre venu d'Avignon rebrousse chemin. A l'arrivée à Avignon à 8 heures du matin, reconnu, sa calèche est caillassée. Le relais de Poste est mitoyen de l'Hôtel du Palais royal; calme le Maréchal demande à la patronne quelques pêches pour se désaltérer.

Le Préfet arrive, cherche à calmer la foule sans résultat ; il encourage les voyageurs à quitter de suite Avignon et les accompagne. Mais les deux voitures ne peuvent faire que quelques dizaines de mètres parmi la foule vociférante. Et, sur les conseils du Préfet on revient à l'hôtel où tout le monde s'engouffre. L'aubergiste donne une chambre au premier étage à Guillaume Brune qui se met à rédiger un courrier pour son épouse qui habite à Saint Just Sauvage dans la Marne ; pendant ce temps des forcenés ont, à l'aide d'échelles, grimpé sur le toit et de là se sont introduits dans le grenier puis, au nombre d'une quinzaine, dans la chambre de Guillaume Brune dont la porte est restée ouverte.

Un négociant royaliste nommé Fargue le menace de son pistolet ; Brune écarte l'arme, il n'est atteint que légèrement au front, la balle allant se ficher dans le plafond.Le comparse nommé Guindon se glisse derriere Brune et lui tire une balle de son fusil dans la nuque tuant net le Maréchal de France. Il est aux alentours d 15 H.

Son corps est tiré hors de l'hôtel puis mis sur un brancard pour aller l'inhumer. La foule en furie le jette à terre, le foule aux pieds, un vrai lynchage. Puis son corps traîné par les pieds est jeté dans le Rhône. Lorsque le corps remonte à la surface il est longuement fusillé. On le retrouvera quelques temps plus tard du côté de Tarascon, à une vingtaine de kilomètres et il sera inhumé.

En 1829, après d'incroyables péripéties, ayant obtenu que les responsables du meurtres soienbt retrouvés et punis, Angélique Brune procède à l'inhumation de son mari dans le cimetière de Saint Just Sauvage où la municipalité offre la concession à perpétuité au Maréchal Guillaume Brune.

Divers reproches lui sont faits pour excuser ce massacre : c'est vrai qu'il a réprimé le soulèvement d'Avignon vingt ans plus tôt et chassé les bandes des compagnons de Jéhu; il  était aux côtés de Bonaparte lors de la répression devant l'église Saint Roch à Paris. Mais on lui a surtout reproché d'avoir participé aux Massacres de septembre et à l'assassinat de Madame de Lamballe et à la profanation de son corps. A ce moment là Brune était du côté de Thionville et les deux malfrats responsables de l'odieux crime seront retrouvés: Grison, qui portait le coeur de la princesse après s'être affublé de sa toison intime sera condamné et exécuté ; Charlat, qui avait sectionné la tête et mis sur une pique, s'engagea dans l'armée pour échapper  aux recherches; il sera massacré par ses compagnons lorsqu'ils auront appris son forfait.Brune avait été accusé aussi d'avoir profité du Trésor de Berne en 1798 et sera lavé, à titre posthume, de cette accusation par la Cour des Comptes en 1819.

C'était le 2 août 1815, ce n'est pas un épisode glorieux.

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