MORBIHAN, LUNDI 9 JUIN 1794, il y a 220 ans, l'abbé Bertrand Carel
Fils de Goal, laboureur, et de Françoise Le Drian, né le 10 février 1737 au village de Kervilio en Landevant, ordonné prêtre par Mgr de Bertin le 23 septembre 1769, dans l'église du Mené.
En 1783, il est vicaire à Notre-Dame-des-Brières, trêve de Guéhenno et à Guégon en 1790. Insermenté, classé "homme imbécile, mais fanatique", il célébrait la messe sous la protection des paysans.
Dans la nuit du 23 au 24 mai 1794, la maison de la Ville-Guillemot où il a trouvé refuge avec sa domestique, Anne Le Maître, est cernée, fouillée et pillée par les Bleus en garnison à Josselin. Après un premier interrogatoire au district, tous les deux furent conduits à Lorient et interrogés le 30 par le Tribunal criminel.
Après un interrogatoire serré, tous les deux sont condamnés à mort, le premier comme réfractaire aux lois, la seconde pour l'avoir recélé depuis un an. Ils montent ensemble à l'échafaud, le 9 juin sur la place de La Montagne à Lorient.
Personne ne sait où reposent ces victimes jetées dans une fosse commune. Mépris total pour ces personnes allées au bout de leurs convictions. Clémenceau disait que la révolution était un tout ; lui repose tranquille à Mouchamps, dans un tombeau classé Monument historique. Ceux qui n'auraient pas été d'accord avec lui, et qui n'ont fait que vivre leurs convictions, y compris religieuses, au risque de tout perdre, ont disparu à jamais, sans monument où se recueillir, sans lieu où saluer leur sacrifice. C'est l'Histoire, ainsi écrite par les vainqueurs...du moment !
Vae Victis (malheur aux Vaincus !).